Un responsable plaide pour la rénovation de la route Mékhé-Thilmakha
Un responsable plaide pour la rénovation de la route Mékhé-Thilmakha

SÉNÉGAL–INFRASTRUCTURES-PLAIDOYER

Niakhène (Tivaouane), 9 oct (APS) – Le docteur en pharmacie Abdoulahad Guèye appelle à la réhabilitation, “en urgence”, de la route Mékhé-Thilmakha, qu’il considère comme un levier stratégique de développement économique, social, sanitaire et environnemental du Cayor profond.

Abdoulahad Guèye, également responsable politique du parti Pastef (pouvoir), a alerté sur la dégradation avancée de la route Mékhé-Thilmakha et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales pour les populations locales.

Il a relevé, dans un entretien avec l’APS, les conséquences de la dégradation de cette infrastructure sanitaire sur le plan sanitaire en particulier.

Il a évoqué, à ce sujet, la recrudescence des affections respiratoires dans la zone, telles que l’asthme et la pneumonie, ainsi que des maladies oculaires et des lombalgies, liées à la présence de la poussière.

Le responsable politique a également signalé les difficultés rencontrées lors des évacuations sanitaires, devenues périlleuses à cause des secousses, entraînant parfois la mort de patients dans un état critique.

Il a par ailleurs fait état d’un “véritable choc économique”, avec la baisse d’activité du marché hebdomadaire de Pékesse, autrefois florissant et considéré comme l’un des plus importants du pays.

Les agriculteurs, qui représentent près de 90 % de la population active de la zone, peinent à écouler leurs productions, qui a tendance à pourrir sur place, faute de moyens de transport, fait-il valoir.

Les femmes, dont une grande partie vit du petit commerce, se retrouvent en “chômage technique”, a-t-il dit.

Plus aucun véhicule de transport en commun ne dessert l’axe Mékhé-Thilmakha, et il faut parfois plus d’une heure pour parcourir les 10 kilomètres séparant Niakhène de Pékesse.

Le docteur Guèye estime qu’une réhabilitation rapide de la route permettrait de résoudre en grande partie ces problèmes.

La rénovation de cette route devrait entraîner notamment une baisse significative des maladies respiratoires et du taux de mortalité lié aux difficiles conditions d’évacuation médicale, a-t-il insisté.

Il a rappelé que l’État a consenti “d’importants” investissements dans la région, dont l’implantation de dix fermes agricoles (ANIDA) dans les communes de Niakhène et Mbayène, pour un montant de 3 milliards de francs CFA.

Ces exploitations, destinées à produire plusieurs tonnes de fruits et légumes, risquent, selon lui, d’être isolées, sans axe routier fonctionnel, avec une augmentation des risques de pertes post-récoltes.

Il estime que le succès du pôle industriel de Thilmakha, déjà lancé et financé à hauteur de 100 milliards de FCFA, dépend dans une large mesure de l’accessibilité de la zone.

“Sans cette route, ce sera un investissement à perte”, a-t-il soutenu.

Il ajoute que le bon fonctionnement des “Autoroutes de l’eau”, un autre projet structurant devant traverser Pékesse et qui est censée favoriser le développement des cultures de rente, dépend de l’existence d’infrastructures routières “efficaces”.

Autant d’enjeux qui amènent le docteur Guèye à plaider auprès des autorités étatiques pour une réhabilitation “urgente” de la route Mékhé-Thilmakha, pour booster le développement économique, social et environnemental du Cayor des profondeurs.

MKB/ADI/HK/BK