Par Amadou Thiam, correspondant de l’APS à MatamMatam, 22 jan (APS) – La région de Matam se présente comme une des mamelles de l’équipe nationale de football dont plusieurs pensionnaires viennent de cette zone nord du Sénégal depuis quelques années. La Tanière bénéficie bien évidemment du talent de ces sportifs de haut niveau, mais de nombreuses contrées tirent aussi profit des investissements sociaux et autres actions de bienfaisance de ces professionnels du ballon rond.Comme le traduit fort bien l’expression anglo-saxonne “Give Back” (Rendre à la communauté), ces internationaux sénégalais au grand cœur sont motivés par le désir d’apporter leur contribution au développement de leur terroir d’origine.Ils sont tous binationaux ou presque. Ils ont aussi en commun d’avoir leurs racines dans la région de Matam, une zone traditionnellement d’émigration vers la France, qui a accueilli à partir des années 1960-1970 de nombreux ressortissants de cette partie du Sénégal.Ils se sont retrouvés par générations entières dans l’Hexagone, en quête d’une vie meilleure. Ils y ont fondé des familles sans jamais oublier leurs origines et le pays de leurs ancêtres.La nouvelle génération de footballeurs en activité ou à la retraite, n’est pas en reste, maintenant et confortant les liens avec leur pays d’origine par diverses actions caritatives, notamment.À la suite des Mamadou Niang et autres Moussa Sow, une nouvelle vague continue aujourd’hui de procurer du plaisir aux millions de supporteurs des Lions du football.Sur la liste des vingt-sept joueurs appelés par le sélectionneur Aliou Cissé pour cette 34ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en Côte d’Ivoire, trois sont originaires de la région de Matam et ont tous la particularité d’être nés et d’avoir grandi en France.Kalidou Koulibaly, le capitaine de l’équipe nationale de football, cadre de la « tanière » joue pour le pays de ses parents depuis 2015. Il offre ainsi un exemple d’intégration réussie avec les Lions.Avant d’opter pour le Sénégal, le sociétaire d’Al Hilal (Arabie Saoudite) dont les parents sont originaires de Ngano, un village de la commune de Ouro Sidy, dans le département de Kanel, avait porté la tunique bleue chez les moins de 20 ans, totalisant 11 sélections chez les Espoirs français.Passé par le FC Metz, “capitaine courage”, comme on le surnomme, a évolué en Belgique avant d’atterrir dans le sud de l’Italie, au SS Napoli, en 2014. Il restera dans ce club italien emblématique jusqu’en 2022, avant de rallier Londres et Chelsea en Angleterre. L’Arabie Saoudite l’a accueilli il y a quelques mois après son transfert à Al Hilal.“Capitaine” sur le terrain et en dehorsPersonne n’a oublié un moment plus qu’insolite lié à la carrière de Kalidou Koulibaly, quand le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, déclarait, dans l’émission Canal Football Club de la chaine cryptée française Canal+, vouloir convoquer Kalidou Koulibaly, alors que ce dernier avait déjà obtenu le passeport sénégalais. Beaucoup en avait ri, mais cette scène est symptomatique des convoitises dont le Sénégalais faisait l’objet et des nombreuses attentes placées en lui.Capitaine sur le terrain, Kalidou Koulibaly impose le respect de la même manière en dehors. En témoignent les nombreuses actions sociales de l’ancien défenseur du club belge KRC Genk en faveur des populations de son village d’origine.En juin dernier, avec sa structure “Capitaine Cœur”, il a offert une ambulance médicalisée au centre hospitalier régional de Ourossogui, avant d’assister, le même jour, à la cérémonie de pose de première pierre du centre de santé de Ngano.Le 4 janvier 2024, avec un de ces partenaires publicitaires, il avait offert 200 casques à des conducteurs de moto “Jakarta” lors d’une cérémonie organisée à Ourossogui, dans le cadre d’un projet dénommé “Un casque, une vie”.Une trajectoire dont peut facilement se réclamer Boulaye Dia, natif d’Oyonnax, une commune située en Auvergne-Rhône-Alpes, mais qui a, lui aussi, ses origines dans le même département de Kanel.Selon un de ses proches, les parents de l’attaquant sénégalais sont originaires du village de Doundé, dans la commune d’Aouré.Il précise que les grands-parents de l’ancien joueur du Stade de Reims et du PVFC Oyonnax sont ensuite partis habiter à Hadobéré, une localité située dans le Dandé Mayo sud et peuplée principalement de Soninkés.“Son choix de jouer pour le Sénégal a été personnel. Ses parents n’ont eu aucune influence dans son choix de jouer pour le pays de ses parents”, affirme cette source.C’est en 2020 qu’il démarre son aventure avec les Lions du Sénégal, totalisant 26 sélections pour six buts, avec à la clé un titre de champion d’Afrique pour sa toute première Coupe d’Afrique des nations, en 2022, au Cameroun, en plus d’une participation à la Coupe du monde la même année au Qatar.Boulaye Dia, sociétaire de l’US Salermitana (Italie) depuis 2023, a auparavant évolué en Espagne, à Villarreal CF, après avoir joué au Stade de Reims et à Jura Sud Foot.Niang de Thiempeng, Sow de ThiodayeMory Diaw, dont le père est l’actuel maire de la commune de Matam, fait également partie du groupe sélectionné par Aliou Cissé pour défendre les couleurs du Sénégal en Côte d’Ivoire. Diaw dispute ainsi sa première CAN avec la ferme ambition d’aider le Sénégal à conserver son titre continental.Fils de l’ancien député Mamadou Mory Diaw, Mory est, lui aussi, né en France, à Poissy, dans le département des Yvelines.Âgé de 30 ans, le numéro 23 sénégalais est passé par plusieurs clubs entre la France, la Suisse et le Portugal, dont le Paris Saint-Germain, avant de rejoindre Clermont Foot, en Ligue 1, depuis 2022.En visite récemment dans la ville natale de ses parents, Mory Diaw a annoncé vouloir y dérouler des projets sportifs, a-t-on appris d’une source locale, selon qui un fan club Mory Diaw a été installé il y a quelques mois par des jeunes de Matam.“Il a beaucoup de projets qu’il veut dérouler dans la région et qui concernent le développement du sport, à travers la construction de terrains de football et l’appui aux équipes locales. Il a aussi une Fondation qui porte son nom, qu’il veut structurer”, a fait savoir le président de son fan club, Vieux Sow.Avant ces trois joueurs, d’autres dont les parents sont originaires de la région ont porté le maillot du Sénégal.Il s’agit de Mamadou Niang, originaire de Thiempeng, un village du Dandé Mayo sud, dans la commune de Ouro Sidy.Niang a joué avec beaucoup de joueurs de l’équipe nationale de la génération 2002. Il a disputé au total quatre CAN entre 2004 et 2012, portant même le brassard lors de sa dernière participation, au Gabon et en Guinée Équatoriale.L’ancien attaquant marseillais avait côtoyé dans l’équipe nationale du Sénégal Moussa Sow, dont les parents sont originaires du village d’Agnam Thiodaye, toujours dans la région de Matam.Sow a évolué à Lille, Rennes, avant de jouer en Turquie. Il a disputé toutes les CAN auxquelles le Sénégal a pris part entre 2012 et 2017.Bien que nés en France, ces binationaux sénégalais gardent des relations particulières avec les localités d’origine de leurs parents.AT/BK/ABB/ASG
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