Dakar, 29 nov (APS) – Alioune Tine, militant des droits de l’homme et président d’Afrikajom center, un think tank basé à Dakar, invite à donner le nom du cinéaste Ousmane Sembène (1923-2007) à la place de la Nation de Dakar, pour, dit-il, célébrer “sa contribution exceptionnelle à la promotion de l’art”.“Il faut donner le nom de Sembène à la place de la Nation. Nous devons célébrer Ousmane Sembène au Sénégal pour sa contribution exceptionnelle à la promotion de l’art cinématographique sur le continent”, a-t-il écrit sur son compte X (anciennement Twitter), se demandant “Comment le 100ème anniversaire de Sembene Ousmane a pu passer inaperçu au Sénégal ?”.Le fait de ne pas célébrer le centenaire du pionnier du cinéma sénégalais, c’est “un peu un effondrement de la politique culturelle au Sénégal”, a déploré M. Tine, qui a consacré sa thèse ”sur l’oeuvre romanesque de Ousmane Sembène”.“Cela ne date pas seulement de la période de Macky Sall, le délitement de la culture dans ce pays, le poète Amadou Lamine Sall ne me démentira pas sur le sujet. On ne cherche pas à lancer non plus la pierre à Aliou Sow, un des rares ministres de la Culture de ses dernières années qui tente de faire bouger les choses dans ce domaine’’, a écrit l’ancien président de la Rencontre africaine des droits de l’homme (RADDHO).Il invite le ministre de la Culture, l’Université et le maire de Dakar à prendre conjointement une initiative commune pour célébrer le 100ème anniversaire de Sembène Ousmane et donner son nom à la place de la nation, car “Sembène, c’est un peu notre Victor Hugo et notre Godard…”, dit-il.Alioune Tine les invite à solliciter le soutien de spécialistes de Sembène, tels que Samba Gadjigo, professeur de littératures francophones et de cinéma au Mount Hlyoke College de Massachusetts (USA) et qui, par ailleurs, fut pendant de longues années son proche collaborateur.Ce dernier est le co-réalisateur et co-producteur du film ‘’Sembène !’’ sur l’héritage de l’Aîné des anciens, un surnom qu’il doit à son rôle de pionnier du cinéma en Afrique.Alioune Tine dont la thèse porte sur l’oeuvre romanesque de Sembene ,dit, avoir beaucoup écrit sur Sembene Ousmane et contribué à son internalisation. ”C’est avec sa thèse que j’ai élaboré une théorie ethno-sémiotique de la littérature africaine”, souligne-t-il.Alioune Tine constate que les hommes de culture et artistes sénégalais sont d’ailleurs peu honorés. “Pas de rue pour Yandé Codou Sène, Laba Sosseh, Mariama Ba, Ndiaga Mbaye et j’en passe”, a-t-il déploré.De nombreuses initiatives ont célébré le centenaire de Sembène Ousmane au Sénégal avec le colloque international organisé en mai dernier par l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. A Thiès, Daaray Sembène a aussi honoré le réalisateur de “La Noire de…’’ (1966).L’Association Sembène Ousman,e présidée par le professeur Maguèye Kassé, a sillonné les écoles de Dakar, Saint-Louis et l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour célébrer ce centenaire depuis le mois de mai.Récemment, le Réseau des exploitants et distributeurs africains, en collaboration avec la structure ‘’Doomireew’’ des héritiers du cinéaste, les éditions ‘’Vives voix’’ et les propriétaires de salles de cinéma à Dakar, sous l’impulsion de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), ont aussi célébré Sembène Ousmane.La maison d’édition “Vives voix”, dirigée par Ghaël Samb Sall, a publié un numéro spécial “Sembène Ousmane, le fondateur” dans sa collection dédiée aux cinéastes panafricains, pour commémorer le centenaire de naissance du réalisateur, écrivain et ancien militant de la CGT (Confédération du travail) en France.FKS/OID/ASG
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