Dakar, 29 sept (APS) – ‘’Banel et Adama’’ est un film ‘’optimiste’’ présentant ‘’une meilleure vision de l’Afrique’’ tout en évitant les clichés et autres stéréotypes, a affirmé sa réalisatrice, la Franco-sénégalaise Ramata Toulaye Sy.‘’Je ne voulais pas un film social même s’il est social, parce que cela parle de la place de la femme dans la société contemporaine et africaine. Je voulais éviter tous les clichés et proposer une autre vision de l’Afrique’’, a expliqué la cinéaste, venue à Dakar pour montrer son film à son pays d’origine.Ramata Toulaye Sy pense qu’il est aujourd’hui temps de raconter des histoires beaucoup plus ‘’universelles’’, ‘’ouvertes à l’Afrique, à l’extérieur et comprises par le jeune public à l’extérieur du continent’’, a-t-elle dit.S’exprimant lors d’une projection presse en compagnie de ses acteurs, la réalisatrice estime qu’on a eu assez de films de guerre, d’oppression et de misère sur l’Afrique.Ce premier long métrage raconte l’histoire d’amour entre Banel et Adama, mais surtout pose le débat sur le rôle et la place de la femme dans la société.La réalisatrice peint Banel comme une femme rebelle et avant-gardiste qui va à l’encontre de l’ordre établi dans la société.Adama hérite de Banel après la mort de son mari, Yéro, qui se trouve être le frère de Adama. Leur amour vécu intensément précède ce mariage.Les deux tourtereaux font face à la communauté qui accuse Banel d’avoir orchestré le refus de Adama d’être chef lors de la sécheresse qui décime le village. S’y ajoute le désir du couple d’aller vivre sa vie en dehors du village.‘’Banel est un personnage complexe et c’est une volonté de ma part qu’elle soit méchante, c’est totalement assumé. On a l’habitude, lorsqu’on présente des femmes africaines dans le cinéma, qu’elles soient fragiles, vulnérables, qui ont besoin d’être sauvées, soit par le blanc ou l’homme. Je voulais un grand rôle de femme, une femme qu’on détesterait et qu’on comprendrait’’, explique la cinéaste.Le film ‘’Banel et Adama’’ marque le début d’un ‘’renouveau’’, souligne sa réalisatrice. Elle explique la mort de l’héroïne qui sort du soleil comme la métaphore d’une perspective nouvelle pour les générations futures.‘’C’est un peu ce que je ressens de ma génération, j’ai 37 ans, j’ai l’impression qu’on est une génération sacrifiée et que tout le travail que l’on fait aujourd’hui, ce n’est pas pour nous, mais pour la génération d’après et c’est en cela que ce n’est pas pessimiste’’, martèle-t-elle.Le film, tourné à Podor (nord) en langue pulaar, est un choix de Ramata Toulaye Sy qui a voulu rendre hommage à cette culture, a-t-elle précisé.Sélectionné en mai dernier au Festival international du cinéma de Cannes (France) et coproduit par le Sénégal, le Mali et la France, il sera projeté à Dakar et dans la région de Saint-Louis, à Donaye, village situé à 9 kilomètres de Podor où il a été tourné.Il a été sélectionné dans plusieurs festivals de par le monde comme l’atteste la réalisatrice.FKS/ASG
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