Dakar, 14 sept (APS) – Une table-ronde organisée jeudi à Dakar a permis à une quinzaine d’acteurs de domaines d’expertise différents, dont des universitaires, syndicalistes, enseignants, religieux, hommes politiques et juristes, de porter un regard croisé sur l’éducation secouée régulièrement par des crises, préconisant de ‘’mettre à l’abri un secteur très sensible aux tensions politiques, sociales et économiques’’.‘’le système éducatif est important en ce sens qu’il forge l’Homme’’, a d’emblée rappelé Imam Amadou Maktar Kanté, premier intervenant lors de cette table-ronde articulée autour de la problématique de “L’éducation en situation de crises”.‘’La religion se préoccupe de façon importante de cette question, puisque si on extrait l’éducation dans le contenu des livres saints de la Thora à la Bible en passant par le Coran, il ne resterait pas grand-chose. Tous les messages des prophètes sont d’ordre éducatif’’, a -t-il souligné. Aussi l’éducation doit-elle être selon lui à l’abri des contingences de tous ordres.Le défi doit consister à ‘’identifier les menaces qui pourraient peser sur le système éducatif en contexte d’élections ou de crises politiques pour des solutions globales’’, a pour sa part prôné Abdou Fall, enseignant de formation et ancien ministre sous le régime du président Abdoulaye Wade.‘’Il est essentiel de préparer les jeunes générations dans un contexte où le plus grand défi à relever c’est le vivre ensemble avec des situations de clivages et des radicalités dans des proportions bouleversantes qui menacent l’éducation des valeurs’’, a-t-il souligné.Abdou Fall pense que ‘’les solutions de l’école ne seront pas magiques et ne viendront pas seulement des acteurs de l’éducation mais d’une approche multiforme venant de domaines d’expertise différents pour mettre l’école à l’abri des manipulations et d’intérêts partisans’’.Professeur de droit, juriste et leader politique, Amsatou Sow Sidibé rappelle avec force que la responsabilité d’assurer l’éducation incombe en premier à l’Etat.‘’C’est une obligation, mais cela n’exclut pas qu’il y ait d’autres responsables dont les politiques qui doivent faire preuve de responsabilité lorsqu’ils recherchent le pouvoir pour ne pas laisser les enfants pâtir de cette recherche de pouvoir’’, a-t-elle dit.De son point de vue, ‘’ce sont les acteurs politiques mais également les familles qui doivent être suffisamment outillées pour appuyer ce rôle fondamental de l’éducation’’.Le syndicaliste Abdou Faty suggère de faire la cartographie de tous les éléments qui gangrènent et desservent l’école pour “tuer les velléités conflictuelles, appelant à prendre en compte tous les aspects des crises pour protéger l’école et les apprentissages”.‘’L’école doit être un lieu de construction de réponses face aux crises et doit continuer à fonctionner quelle que soit la situation. Il s’agit de faire de l’école une opportunité pour permettre aux acteurs de s’exprimer sur la question’’, a quant à lui déclaré Cheikh Mbow, le directeur de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation (Cosydep), à l’initiative de la rencontre.Il pense que ‘’l’école doit faire l’objet d’une attention particulière de la part des acteurs du développement dont le travail ne peut être productif que dans la paix et la stabilité’’.Ainsi, c’est la raison pour laquelle la COSYDEP a décidé d’amplifier ces interrogations relativement aux exigences d’une prise en charge conséquente de l’éducation en situation d’urgence avec la tenue de ce panel organisé dans le cadre du concept ‘’Nos vacances pour l’école’’.La campagne ‘’Nos Vacances pour l’Ecole’’, créée en 2021 par la COSYDEP, est un mécanisme permettant une préparation de l’année scolaire par des rencontres d’échanges avec différents acteurs de la société pour débattre sur les conflits probables et les questions à forts enjeux.ADL/ASG/MTN
SENEGAL-ENVIRONNEMENT-COMMEMORATION-REPORTAGE / Bamboung, une idée des trésors du delta du Saloum – Par Mohamed Tidiane Ndiaye (APS)