SENEGAL-SANTE
Dakar, 25 fév (APS) – Le Comité national du Codex alimentarius (Cnca), par la voix de son président, le professeur Amadou Diop, a annoncé, mardi, l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques visant à améliorer la qualité sanitaire de l’alimentation de rue.
”Il s’agira au sortir de cet atelier de disposer d’un rapport de diagnostic de la restauration de rue au Sénégal validé par les différentes parties prenantes et de définir les grandes lignes du contenu d’un guide de bonnes pratiques d’inspection destiné aux autorités compétentes et un guide de bonnes pratiques visant à améliorer la qualité sanitaire de l’alimentation de rue pour les acteurs ciblés’’, a-t-il déclaré.
Le professeur Amadou Diop prenait part à l’atelier de renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et d’amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal.
‘’Les préoccupations de sécurité sanitaire des aliments sont devenues très prégnantes en raison des retentissements socioéconomiques et sanitaires liés aux maladies d’origine alimentaire dont plus de 200 ont été répertoriées allant des cas les plus simples comme une diarrhée à des cas plus complexes (diabète, cancers…)’’, a fait savoir l’universitaire.
Il a ajouté que ‘’chaque année, 600 millions de personnes tombent malades après avoir consommé des aliments contaminés, et 420 000 en meurent’’.
Pr Diouf a estimé que ”si ces chiffres sont alarmants, ces maladies et décès sont évitables si nous faisons de la sécurité sanitaire des aliments une priorité à chaque étape de la chaîne alimentaire’’.
Il a noté par ailleurs que ‘’les incidents liés à la sécurité sanitaire des aliments sont de plus en plus fréquents, allant d’événements mineurs (simple coupure de courant à domicile, une intoxication alimentaire dans un restaurant) à de véritables crises sanitaires internationales (rappel d’un produit contaminé, épidémie liée à un aliment importé)’’.
”Ce secteur qui produit des aliments et des boissons prêtes à être consommés, préparés et/ou vendus par des vendeurs, spécialement dans les rues et dans les autres lieux publics similaires souffre d’un réel problème d’encadrement empêchant de tirer tout le potentiel de ce secteur tout en garantissant la protection de la santé publique’’, a-t-il alerté.
De son côté, le docteur Mamadou Ndiaye, expert en sécurité sanitaire des aliments au Bureau sous-régional du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation (FAO) pour l’Afrique de l’Ouest a indiqué que ‘’la prévention efficace et durable de ces maladies est essentielle pour améliorer la santé publique, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les résultats commerciaux des produits agroalimentaires’’.
De l’avis de Dr Ndiaye, l’accès à des aliments sains, en plus d’être un droit fondamental, améliore l’accès aux marchés, le bien-être social des individus et des populations et réduit le fardeau des factures de santé.
‘’Il faut également rappeler que le système de contrôle sanitaire des aliments au Sénégal se caractérise par une pluralité des services de contrôle avec des services centraux mais également régionaux, toutes les autorités compétentes. Ils interviennent séparément avec une insuffisance notable de coordination pour la définition des risques prioritaires nationales et de plan de contrôle’’, a analysé l’expert pour justifier la tenue de cet atelier.
NSS/ASB/OID/AKS