Dakar, 6 fev (APS) – Le professeur Amadou Gallo Diop, ancien chef de service de neurologie de l’hôpital de Fann, a invité, jeudi, les autorités à mener une réflexion sur le phénomène de la fuite des cerveaux dans le secteur de la médecine afin d’y apporter des solutions appropriées. ‘’Les médecins partent. C’est extrêmement grave. Il faut qu’on s’arrête là-dessus, qu’on mène une réflexion. Sinon, après avoir perdu des ingénieurs, des économistes, des différentes professions, nous sommes en train maintenant de perdre des gens des professions de la santé’’, a déclaré le médecin-neurologue. Il prenait part à la 1ère édition du concept « Taataan ci Maam », une initiative visant à renforcer les relations intergénérationnelles en valorisant les expériences et les connaissances des aînés. ‘’Les structures de santé, dans la grande majorité, ne sont pas dans les normes internationales. Les conditions de rémunération et de leur progression dans la vie socio-économique ne sont pas bonnes du tout’’, a déploré Amadou Gallo Diop. Il a rappelé qu’il y a environ 25 à 30 ans, »il était exceptionnel et rarissime au Sénégal de voir un docteur en médecine qui cherche à émigrer pour exercer sa profession’’. Selon lui, ‘’les médecins étaient systématiquement recrutés avec un niveau de revenu qui était en adéquation avec la cherté de la vie’’. ‘’Ces dernières années, nous voyons des docteurs en médecine qui soutiennent une thèse après huit années d’études dans des conditions difficiles, mais qui sont très formateurs, qui cherchent dans le mois ou dans l’année à aller sur l’émigration’’, a relevé le neurologue. En listant les causes du phénomène de la fuite des cerveaux, le médecin a indiqué que ‘’le maintien des revenus des médecins est devenu extrêmement faible par rapport à la vie actuelle’’. »Quand vous vous rendez compte que quelqu’un peut faire huit ans d’études en médecine et docteur d’université en médecine, pharmacie et autres et se retrouver avec des salaires d’environ 200 000 francs par mois, c’est un scandale’’, s’est désolé l’ancien directeur de la recherche au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Selon lui, »cette situation fait que nous voyons de plus en plus de jeunes docteurs en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire formés à Dakar qui, maintenant, prennent la voie de l’émigration vers l’Europe, le Canada, les Etats-Unis, les pays arabes’’. Il a ajouté que »le mouvement a été forcément accéléré à la suite de la mort de pratiquement 150 000 personnels de la santé à cause de l’épidémie du Covid-19, qui fait que la demande est devenue extrêmement forte dans les pays développés’’. ‘’Ils n’ont pratiquement plus le choix. Ils acceptent des médecins formés dans de bonnes villes comme Dakar (…). C’est inquiétant pour nos populations’’, s’est-il alarmé. NSS/OID/ASG
SENEGAL-ENVIRONNEMENT-COMMEMORATION-REPORTAGE / Bamboung, une idée des trésors du delta du Saloum – Par Mohamed Tidiane Ndiaye (APS)
AFRIQUE-RDC-JUSTICE / Violences à l’Est de la RDC : la CPI appelle à un partage des éléments de preuve
SÉNÉGAL-MÉDIAS-REGULATION / 258 médias officiellement reconnus conformes aux dispositions du code de la presse
SENEGAL-HYDRAULIQUE / Cheikh Tidiane Dièye lance les travaux de construction d’un château d’eau à Mpal