Dakar, 5 fév (APS) – Pour lutter contre l’émigration irrégulière de ses ressortissants, le Sénégal a signé, depuis 2006, des partenariats avec l’Espagne, la France et l’Italie dans le cadre d’une gestion concertée de ce fléau, qui cause beaucoup de décès et de disparitions parmi les nombreux candidats au départ.

C’est dans cette optique que Dakar a conclu en 2021 avec Madrid le programme de migration circulaire, présenté par les autorités sénégalaises comme une alternative à la migration irrégulière, et renouvelé en août 2024, lors de la venue du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez dans la capitale sénégalaise.

Cet accord vise à ‘’garantir des mouvements migratoires sûrs, ordonnés et réguliers’’, selon le ministère espagnol du Travail.

La migration circulaire consiste à envoyer des jeunes Sénégalais, âgés de 18 à 35 ans, en Espagne, pour y effectuer des travaux saisonniers pour une durée de trois mois.  

‘’Selon les termes de l’accord, ils peuvent travailler en Espagne au maximum 9 mois sur 12 selon les résultats’’, a précisé Amadou Cherif Diouf, le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur.

Pour l’année 2025, 250 candidats seront choisis après un dépôt de dossier en ligne du 5 février à 8 heures vendredi 7 février 2025 à 18 heures.

La dématérialisation de la procédure a été décidée après les scènes, devenues virales sur les réseaux sociaux, de plusieurs dizaines de postulants prenant d’assaut les bureaux d’assistance, d’orientation et de suivi (BAOS) de Dakar et de Ziguinchor (sud), par exemple.   

En fin janvier, c’est-à-dire avant la digitalisation de la procédure, 10 000 candidatures ont été déposées en seulement quarante-huit heures. Une situation qui traduit l’ampleur du chômage au Sénégal où le taux de chômage s’est établi à 20,3 % au troisième trimestre 2024, dont près de 33% de femmes et près de 12% d’hommes, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

Un programme qui existe depuis 2001

Présenté comme une alternative à la migration irrégulière, le programme de migration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne génère des avantages certains, selon le coordonnateur national des BAOS.

‘’Les migrants de ce programme peuvent revenir avec près de 6 millions de FCFA. Certains ne veulent même pas repartir, car ils reviennent le plus souvent avec des projets qu’ils sont prêts à dérouler au Sénégal’’, confiait Khadim Bamba Fall au quotidien gouvernemental Le Soleil.

Mieux, disait dans le même journal, le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, pour la campagne en cours, au moins 370 personnes rentrés au pays, seront recrutés.

La migration circulaire n’est pas en soi inédite au Sénégal. Des accords similaires avec celui signé avec l’Espagne ont été conclus avec l’Arabie saoudite, le Koweït ainsi que la France, sous les présidences d’Abdoulaye Wade (2000-2012) puis de Macky Sall (2012-2024).

Des experts soulignent toutefois la nécessité de la promouvoir pour la valoriser davantage, en l’inscrivant dans un schéma plus global de coopération dans la gestion des flux migratoires et de promotion d’une mondialisation de la main-d’œuvre.

Ils préconisent également une meilleure coordination internationale, des investissements dans l’emploi local et une gestion transparente.

MF/SBS/ABB/OID

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