Dakar, 24 oct (APS) – Des acteurs intervenant dans la gestion intégrée des zones côtières ont invité jeudi les pouvoirs publics à mettre en place une autorité administrative dotée d’une autonomie financière pour renforcer la gouvernance du littoral.

“Nous appelons les pouvoirs publics à renforcer la gouvernance du littoral par la mise en place d’une autorité administrative dotée d’une autonomie financière […]”, a dit la directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts, Madeleine Diouf.

Cette autorité devra coordonner “la mise en œuvre de la gestion intégrée des zones côtières tout en renforçant les droits des communautés côtières”, a-t-elle dit.

Elle dévoilait les recommandations finales de la première conférence nationale sur la gestion intégrée des zones côtières.

Elle a invité “les pouvoirs publics à finaliser l’opérationnalisation de l’Observatoire national du littoral suivant des décisions prises récemment à Lomé (Togo), lors de l’adoption du protocole d’accord relatif à la mise en place de l’Observatoire régional du littoral ouest africain”.

Les acteurs intervenant dans la gestion intégrée des zones côtières invitent “les pouvoirs publics à soutenir la production de connaissances par les universités et les centres de recherche […]”.

À cet effet, ils les appellent à mettre “à disposition des moyens conséquents et à renforcer le capital humain par la mise en place d’un Institut national du littoral et de la mer”.

Madeleine Diouf a aussi appelé “à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières et du plan national d’adaptation des zones côtières et à adopter la planification spatiale marine comme outils d’aménagement de l’espace marin et côtier, à accélérer le processus d’adoption du projet de loi sur le littoral”.

“Nous appelons aussi les sociétés qui exercent sur la zone côtière à s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociétale d’entreprise, en participant à l’effort de mise en œuvre de la gestion intégrée des côtes et en appelant les populations à adopter des comportements écoresponsables vis-à-vis du littoral”, a-t-elle encore lancé.

Madeleine Diouf Sarr a rappelé que les acteurs intervenant dans la gestion des zones côtières militent pour une approche de gestion intégrée nécessaire pour s’attaquer aux menaces du littoral, mais aussi pour la nécessité de fonder des stratégies d’adaptation sur une meilleure connaissance disponible pour faire face au scénario d’augmentation des températures.

“Nous invitons les pouvoirs publics et partenaires au développement, à asseoir cet outil de gouvernance sur tout le littoral du Sénégal et recommandons le secteur privé à accroitre les investissements pour la gestion intégrée de la zone côtière du Sénégal”, a-t-elle conclu.

Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a assuré que le gouvernement veillera à la mise en œuvre, avec “une attention particulière”, des recommandations formulées par les acteurs et participants à la première conférence nationale sur la gestion intégrée des zones côtières. 

“Au regard des contraintes et défis identifiés, les conclusions de cette rencontre nous permettront d’inverser la tendance actuelle de dégradation des ressources marines et côtières et l’occupation irrégulière et à risque du domaine public maritime avec l’implication de l’ensemble des parties prenantes”, a-t-il ajouté.

Daouda Ngom s’est engagé à exploiter les recommandations avec “toute la diligence requise”, afin de proposer une feuille de route avec des échéances précises, saluant la participation active des partenaires au développement.

Lancée à Dakar ce mercredi, la première Conférence nationale sur la gestion intégrée des zones côtières a pris fin ce jeudi.

Cette rencontre a permis aux participants de réfléchir durant trois jours sur les enjeux et défis liés aux phénomènes d’érosion côtière, d’occupation et de dégradation du littoral, ainsi qu’à l’impact des changements climatiques et des actions anthropiques.

Des représentants de la Banque mondiale, de l’Union européenne (UE), ainsi que du gouvernement, des maires et collectivités territoriales, ont pris part à cette conférence nationale.

AB/ASG/BK

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