Dakar, 18 fév (APS) – La livraison de mardi de la presse quotidienne déborde de spéculations sur un éventuel plan d’austérité que le gouvernement compterait mettre en oeuvre, pour prévenir les difficultés économiques pouvant résulter du déficit public révélé par un rapport de la Cour des comptes. Le gouvernement « a décidé de prendre des mesures fortes pour apporter des solutions à la situation sombre des finances publiques », parmi lesquelles « il y a la réduction des salaires de certains fonctionnaires, la suppression des subventions et des exonérations », croit savoir Sud Quotidien. Le journal, citant des économistes, soutient que « ces mesures vont avoir des impacts négatifs sur les Sénégalais notamment le niveau de consommation des ménages ». Mais alors que « le front social est déjà en ébullition, l’annonce d’un plan d’austérité est venue mettre de l’huile sur le feu », souligne Les Echos, qui rapporte que les organisations syndicales « ont décidé de faire face par tous les moyens » à cette situation. L’Observateur, analysant cette situation, juge que le « clash » entre l’Etat et les centrales syndicales est inévitable, d’autant que « tous les secteurs d’activité sont touchés. Des grèves sont décrétées, des préavis déposés, des brassards rouges fièrement arborés par les centrales syndicales ». « Les Sénégalais vont souffrir dans les années à venir » Concernant précisément le « projet de baisse des salaires » des fonctionnaires évoqué par plusieurs quotidiens, Source A, citant le Bureau d’information gouvernementale, affirme que la baisse des salaires « concerne uniquement les ministres et les directeurs généraux, pas les autres fonctionnaires ». De même, la suppression des subventions de l’électricité et de l’eau « va concerner uniquement les plus riches (industries et services) », ajoute le même journal, assurances toutefois contrebalancées par les inquiétudes exprimées par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. « Ce que j’ai vu n’augure rien de bon. Les Sénégalais vont davantage souffrir dans les prochaines années », prédit-il dans des propos rapportés par Source A, lequel quotidien ajoute que l’ancien Premier ministre « propose la vente de l’avion présidentiel et siffle la fin de la pagaille dans la finance publique ». Le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) va plus loin dans les colonnes de Walfquotidien. M. Mbaye y appelle à « des sanctions sévères contre les personnes et les banques épinglées par le rapport de la Cour des comptes », intitulé « Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 ». Ce rapport a confirmé les prévisions alarmantes du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui faisait état d’un déficit public plus important que celui rendu public, concernant la période 2019-2023. La Cour des comptes y relève une marge de manœuvre financière quasi inexistante pour l’État du Sénégal et des dettes colossales à rembourser. L’info, sur le même sujet, donne la parole à l’ancien directeur des Moyens généraux de la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne. La situation du Sénégal « ne nécessite pas un plan d’austérité », assure ce dernier, avant d’ajouter : « Il nous faut de nouveaux instruments pour redynamiser l’économie, accroître la marge de manœuvre de l’Etat ». Les pôles territoires, pour développer les régions les plus reculées Si le train de vie de l’Etat est « un levier sur lequel il faudra faire quelque chose, un salaire est sacré [et] il faut respecter le pouvoir d’achat des travailleurs », poursuit Cheikh Oumar Diagne. Le journal Le Quotidien apporte sa contribution au débat en interrogeant l’administrateur civil Macodou Sène, ancien directeur de l’administration générale et de l’équipement de la Primature. « Il me semble nécessaire et urgent de redynamiser la commission d’évaluation des agences », suggère Macodou Sène, auteur d’un livre intitulé « L’administration d’Etat au Sénégal face au défi de la transformation, ces réformes incontournables ». Sur un tout autre sujet, le quotidien Libération annonce que le député Thierno Alassane Sall va déposer ce mardi une proposition de loi portant abrogation de la loi d’amnistie relative aux manifestations politiques enregistrées au Sénégal entre 2021 et 2024. Le quotidien L’As revient sur cette information et laisse entendre que le député motive sa proposition de loi par le fait qu' »aucun acte concret n’a été visiblement posé par l’actuel régime » sur cette question. « Les atrocités commises au Sénégal ces dernières années font partie de ces crimes qui ne peuvent rester impunis. Une nation ne peut avancer que si elle s’appuie sur la vérité et la justice », écrit Thierno Alassane Sall dans un message posté sur X et relayé par le quotidien Enquête. Le Soleil s’intéresse sur la mise en place des pôles territoires, une approche qui « devrait permettre de développer économiquement les régions les plus reculées du pays en se basant sur les opportunités et richesses de chaque terroir ». BK/SMD
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