SENEGAL-SANTE
Dakar, 8 nov (APS)- Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique travaille à décentraliser les soins gériatriques dans les zones nord, sud et centre du Sénégal, pour répondre à une demande “de plus en plus forte” et favoriser dans le même temps un accès équitable aux services sanitaires, a-t-on appris de son secrétaire général.
“Au-delà du service de gériatrie de Fann, la décentralisation de la prise en charge au niveau des zones nord, sud et centre sont dans les perspectives [du ministère de tutelle], avec la formalisation de la filière gériatrie-gérontologie, pour un accès équitable aux soins, mais aussi pour répondre à une demande de plus en plus forte”, a déclaré Serigne Mbaye.
Il prenait part au premier congrès de la Société sénégalaise de gériatrie et de gérontologie (SSGG), vendredi à Dakar, sur le thème général “Transition épidémiologique et démographique en Afrique”.
La rencontre compte plusieurs sous-thèmes, dont “Syndromes gériatriques, maladies neuro-génératives”, “Maladies cardiovasculaires et métaboliques” et “Couverture médico-sociale chez la personne âgée en Afrique”. Un dernier sous-thème porte sur “Aspects psycho-sociaux, éthiques et juridiques de la perte de l’autonomie”.
Selon son secrétaire général, l’engagement du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique “ne fera pas défaut” dans le domaine de la gériatrie, une spécialité “pas très développée au Sénégal en termes d’accès équitable des populations […]”.
Or, a fait valoir Serigne Mbaye, la gériatrie est une spécialité “incontournable” pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle.
L’émergence des maladies chroniques et des syndromes gériatriques “mettent à rude épreuve notre système de santé qui a déjà atteint ses limites”, a pour sa part relevé le gériatre et gérontologue Mamadou Coumé, en analysant le thème principal de ce congrès.
“La protection sociale adossée au vieillissement fera qu’il s’agit aussi pour nos autorités d’un véritable défi de santé et de développement”, a ajouté le professeur Coumé, coordonnateur de l’enseignement de la gériatrie gérontologie à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il a rappelé qu’au Sénégal, seulement 30% de la population bénéficie d’une protection sociale, sans compter que 30% de ménages sont à la charge des retraités et personnes âgées.

En réponse à cette problématique, ce premier de la Société sénégalaise de gériatrie et de gérontologie s’est fixé pour objectif de “s’inspirer de nos évidences scientifiques pour aider à la prise de décision politique et construire une gériatrie-gérontologie capable d’assurer le ”bien vieillir” en Afrique”, a expliqué Mamadou Coumé.
La Société sénégalaise de gériatrie et de gérontologie a pour ambition d’avoir “une bonne connaissance” et “une maitrise du vieillissement humain en Afrique noire”, mais aussi de “faire rayonner la discipline”.
Il ambitionne aussi d’accompagner les autorités du Sénégal et du continent à élaborer de bonnes politiques publiques en faveur des personnes âgées, a poursuivi Mamadou Coumé.
Papa Mamadou Tandia, représentant des personnes âgées, a pour sa part plaidé pour l’intégration de la notion de bien vieillir dans la planification sanitaire, sociale et budgétaire.
Le professeur Thérèse Moreira Diop est la marraine de ce congrès dont Mamadou Racine Sy est le parrain.
Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), la proportion des personnes âgées de 60 ans est passée de 5,4% en 2013 au Sénégal à 6% en 2025.
De même, l’espérance de vie à la naissance a augmenté en passant de 64,7 ans en 2013 à 68,9 ans en 2024, indique l’ANSD.

NSS/BK/SBS

