SENEGAL-ECONOMIE
Dakar, 3 déc (APS) – Le gouvernement du Sénégal travaille à la mise en place d’une taxe à l’exportation de l’anacarde, en vue de favoriser sa transformation industrielle, a indiqué le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Guèye Diop.
“L’anacarde a une valeur commerciale extraordinaire. On a décidé deux choses. D’abord, il y aura une taxation à l’exportation. On est en train d’y réfléchir. On ne pourra plus exporter l’anacarde sans payer de taxe au Sénégal”, a-t-il notamment déclaré à l’Assemblée nationale, mardi.
Intervenant lors des débats précédant l’adoption du budget du ministère qu’il dirige pour l’exercice 2026, Serigne Guèye Diop a assuré que l’argent récolté de cette taxe va servir à développer la filière, tout en contribuant à décourager l’exportation du produit.
Il a fait savoir qu’en plus de cette taxe à l’exportation, une prime à la transformation de l’anacarde sera instaurée.
“Aujourd’hui, la valeur de l’anacarde exportée est de l’ordre de 95 milliards pour 148 000 tonnes. La valeur réelle de cette production, si elle était transformée au Sénégal, serait de 1000 milliards de francs CFA”, soutenu M. Diop, rappelant que ce modèle est appliqué en Côte d’Ivoire et au Bénin par exemple.
Auparavant, le député Alphonse Mané Sambou avait déploré la mainmise des étrangers sur la filière anacarde.
Il a invité les autorités à travailler pour la mise en place d’unités de transformation de la noix d’anacarde dans le pôle sud du pays.
“La pomme de cajou a encore plus de valeur que la noix si elle est valorisée, le jus que l’on extrait peut servir à tout le monde. La pulpe peut nous permettre de fabriquer du couscous et contribuer à la réduction de cette denrée”, a-t-il signalé.
Son collègue Chérif Ahmed Dicko a abondé dans le même sens en soulignant la nécessité pour les autorités de prendre des mesures visant à encourager les producteurs, en particulier ceux du département de Goudomp, dans le sud du pays.
“La filière anacarde mérite une attention particulière notamment en Casamance et plus précisément dans le département de Goudomp qui produit l’essentiel des besoins. Les producteurs déplorent la présence des intermédiaires”, a ajouté le député.
“L’anacarde mérite d’avoir une unité industrielle en Casamance. On n’aura plus de problème avec les intermédiaires indiens et chinois et les Sénégalais d’origine étrangère qui en sont les principaux acteurs”, a-t-il martelé.
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