Une spécialiste relativise les craintes liées à l’usage du nucléaire
Une spécialiste relativise les craintes liées à l’usage du nucléaire

SENEGAL-SCIENCES-DEVELOPPEMENT

Dakar, 27 nov (APS) – Le nucléaire apporte “beaucoup de bien” dans de nombreux secteurs, contrairement à une opinion largement répandue, a déclaré la directrice générale de l’Autorité sénégalaise de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires (ARSN), Ndèye Arame Boye Faye.

L’opinion, de manière générale, considère que “le nucléaire est plus dangereux qu’autre chose, alors qu’en réalité, le nucléaire apporte beaucoup de bien dans beaucoup de secteurs au Sénégal”, a-t-elle soutenu.

Mme Faye s’exprimait mercredi au deuxième jour d’un séminaire organisé par l’ARSN à l’intention des journalistes pour les sensibiliser sur les enjeux du nucléaire au Sénégal.

“Le nucléaire est indispensable pour la radiothérapie (traitement du cancer), la mammographie et la radiologie de diagnostic. Dans le domaine agricole, l’utilisation de technologies comme les irradiateurs nucléaires peut résoudre le problème crucial des pertes post-récoltes, garantissant ainsi une meilleure sécurité alimentaire”, a-t-elle insisté.

Les bienfaits du nucléaire concernent également l’industrie et les infrastructures, secteurs dans lesquels des sources radioactives sont employées dans l’exploration des ressources naturelles (pétrole/gaz) et dans les BTP, pour mesurer la densité des matériaux, a-t-elle ajouté.

La directrice générale de l’ARSN a donné des assurances concernant les craintes nourries vis-à-vis du nucléaire, en signalant que le Sénégal s’est doté d’un instrument encadrant la radioprotection, la sûreté et la sécurité nucléaires, en l’occurence la loi n°2021-44 du 31 décembre 2021.

La mise en œuvre de cette loi est assurée par l’Autorité sénégalaise de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires, créée en 2011 et dont la mission est de veiller à son application.

Ndèye Arame Boye Faye a toutefois reconnu qu’il y a un risque inhérent à l’énergie nucléaire si elle est mal utilisée, notamment la menace liée aux sources radioactives, si elles se retrouvaient dans les mains de personnes malveillantes, d’où “l’importance capitale” des inspections et de la mise en œuvre de standards de sûreté et de sécurité “stricts”.

Elle a indiqué que l’Etat du Sénégal veut préparer l’opinion publique à la potentielle intégration de l’énergie nucléaire dans le mix-énergétique national, rappelant que ce point a été évoqué lors du Conseil des ministres du 12 novembre dernier.

“Le succès de cette transition énergétique et technologique repose sur la confiance et la transparence”, d’où l’importance de la mission que la presse est appelée à jouer dans ce processus, a dit la directrice générale de l’ARSN.

Il s’agit notamment de “vendre les concepts techniques de la radioprotection accessibles au citoyen lambda”, d'”assurer l’exactitude des informations pour éviter les peurs injustifiées et la désinformation, cruciale dans un monde où l’information circule rapidement”, a précisé Aminata Ba, représentante du ministre secrétaire général de la présidence de la République.

Ndèye Arame Boye Faye a demandé aux journalistes de relayer les normes et bonnes pratiques pour ancrer une culture nationale de sûreté et de sécurité nucléaire, encourageant un dialogue inclusif entre experts, institutions et citoyens pour garantir une gouvernance participative.

L’ARSN a pour mission de réglementer, d’autoriser et de contrôler toutes les activités mettant en jeu des sources de rayonnement ionisants au Sénégal.

CMS/HB/HK/BK