MAROC-AFRIQUE-FOOTBALL-VISITE
De l’envoyée spéciale de l’APS, Seynabou Ka
Tanger, 23 déc (APS) – Nichées sur la route du cap Spartel, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Tanger, les grottes d’Hercule s’ouvrent sur l’Atlantique comme un livre. Sous le double effet du temps et de l’homme, ces îles habitées dès le néolithique et auréolées de la légende d’Hercule, un célèbre héros de la mythologie grecque, font partie des sites historiques les plus emblématiques du nord du Maroc.
Une scène accueille le visiteur, avant son entrée dans les grottes : des dizaines de pigeons picorent le sol, s’envolent à l’approche des passants, puis reviennent aussitôt, dans un ballet parfait. L’un d’eux vient se percher sur la partie supérieure de la géante coupe de football installée à l’entrée principale du site. Un clin d’œil inattendu, qui rappelle que la Coupe d’Afrique des nations de football s’apprête à faire vibrer le Maroc.
Le contraste entre ce symbole sportif contemporain et l’antiquité du site abritant les grottes est saisissant. À quelques pas de là, une légère pente mène à l’entrée principale des grottes. Une montagne vraisemblablement sculptée à la main, mais polie en réalité par le temps, attire les regards.

Sur la gauche, avant la grotte principale, se dresse la grotte des Arts. Il faut payer quelques dirhams pour y accéder. Après quelques marches plus bas, le visiteur découvre une peinture monumentale, qui représente Hercule et le lion de Némée, une créature de la mythologie grecque. Tuer le lion de Némée et rapporter sa peau est l’un des douze travaux d’Hercule, selon la mythologie grecque.
“Contraint d’affronter une bête monstrueuse à la peau invulnérable, Hercule dut l’étrangler à mains nues après un combat féroce et la dépecer à l’aide de ses propres griffes, pour en faire une armure”, rappelle un moteur de recherche consulté par l’APS, au sujet de cette mythologie bien grecque. Un symbole de force surhumaine, point de départ d’une légende ayant traversé les siècles.
Des musiciens vêtus de tenues traditionnelles assurent l’animation, dans l’enceinte des grottes d’Hercule. Leurs rythmes résonnent contre les parois rocheuses, et l’eau ruisselle lentement le long des murs, en petites cascades.

Ici, chaque recoin évoque Hercule. Une seule des grottes porte à proprement parler son nom, même si elles sont toutes désignées de la même appellation : les grottes d’Hercule.
Un vent glacial souffle sur la célèbre grotte d’Hercule. L’obscurité domine. Des lampions à même le sol éclairent faiblement les lieux.

Soudain, une vive clarté jaillit de l’ouverture maritime des grottes. Un silence presque irréel règne à cet endroit, troublé par le bruit des vagues venues s’écraser contre les rochers. L’ouverture sur la mer prend immédiatement, sous les yeux du visiteur, la forme d’une carte de l’Afrique, tantôt inversée, tantôt à l’endroit, à la stupéfaction des visiteurs.
Lorsque la mer se déchaîne, le spectacle devient presque irréel. Les vagues s’élèvent, grondent et se brisent violemment sur la roche. Les enfants s’émerveillent, les adultes restent silencieux, abasourdis par cette découverte. Beaucoup d’entrent tentent d’immortaliser ces instants de surprise à l’aide de leur téléphone.

Les grottes d’Hercule fascinent. Elles interrogent. Certains visiteurs jugent le prix de la visite élevée (80 dirhams, presque 5 000 francs CFA) et s’étonnent de la brièveté de la visite, mais ils repartent impressionnés par la beauté des grottes d’Hercule.
Les visiteurs sortent de ce merveilleux endroit en empruntant des escaliers, qui les conduisent vers des roches naturelles bordant la mer. Une impressionnante vue sur le détroit de Gibraltar – un point de passage entre l’Europe et l’Afrique – s’impose. Les vagues, le vent et l’apparent jeu de cache-cache du soleil prolongent la magie des lieux.

Les cafés et les boutiques d’artisanat attirent des visiteurs. Certains s’arrêtent et se mettent à les contempler. Sur le chemin du retour, notre chauffeur, Ahmed, prolonge le spectacle. “C’est l’Espagne, là-bas. L’Espagne ! C’est à une heure de bateau”, lance-t-il, montrant du doigt des montagnes au loin. Sans doute, Tarifa et Algésiras, deux villes andalouses, portes d’entrée maritimes du Maroc.
La route empruntée longe l’océan Atlantique, dévale le cap Spartel, serpente le long des falaises et la plage d’Achakkar. Des endroits qui incitent à la balade et à la contemplation. De cette manière se referme un merveilleux voyage. Un voyage dans le temps devenu possible.
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