SENEGAL-THEATRE
Dakar, 25 mars (APS) – La présidente de l’association ‘’Passerelles des arts’’ et directrice du Festival international Dakar théâtre et humour (Fidath), Yacine Sané, salue la détermination des jeunes à faire vivre le théâtre en dépit des difficultés rencontrées par les compagnies.
‘’Les compagnies meurent faute de subventions et d’un fonds dédié au sous-secteur du théâtre. Malgré cela, des jeunes déterminés continuent à créer avec beaucoup de difficultés et arrivent à participer à quelques festivals de théâtre’’, déclare-t-elle, dans un entretien avec l’APS, à l’occasion de la journée internationale du théâtre, célébrée le 27 mars de chaque année.
L’actrice et comédienne Yacine Sané rappelle que le décès du directeur du Festival de théâtre international pour la paix, le comédien et metteur en scène Macodou Mbengue en 2014, a un peu freiné les élans des compagnies.
‘’De 2014, année de son décès jusqu’en 2023, Dakar n’avait plus abrité de festival international de théâtre, sauf le festival Théâtre forum de Kaddu Yarakh. Ce n’est qu’avec l’avènement du Fidath que Dakar essaie de reprendre ses marques en campant le décor d’avant, celui de carrefour du théâtre africain’’, précise-t-elle.
Elle salue toutefois le fait de voir l’environnement changer avec l’engouement de la ‘’jeune génération de comédiens professionnels et même issue du théâtre populaire’’.
Mme Sané estime que l’association des comédiens du théâtre Sénégal (Arcots), les compagnies privées du centre culturel régional de Dakar Blaise Diagne et tant d’autres, sont en train de se mobiliser pour redonner au théâtre sa ‘’place d’antan’’.
‘’Ils travaillent avec beaucoup de difficultés certes, mais avec une détermination sans commune mesure’’, fait savoir cette journaliste de formation devenue artiste.
Saluant leur bravoure, elle note que ces jeunes compagnies théâtrales se mobilisent pour organiser et programmer des spectacles tout au long de l’année, au centre culturel Blaise Diagne et dans d’autres lieux.
‘’Ainsi, timidement, les spectacles reviennent peu à peu, avec une entrée payante, moyennant une petite somme pour encourager les comédiens sur scène’’, précise Mme Sané, soulignant l’importance ”d’élargir cet élan en renforçant la communication”.
Le véritable challenge serait, poursuit-elle, d’arriver à emmener les gens au théâtre, ‘’au détriment des séries télévisuelles’’.
Elle évoque plusieurs défis liés à la formation des comédiens, des formateurs, et de la création, qui ne permettent pas à ces compagnies de se produire sur la scène internationale, tout en appelant à redorer ‘’le blason du théâtre sénégalais’’.
‘’Il y a trois ans, l’ensemble des comédiens du sous-secteurs s’étaient retrouvés pour élaborer un plan stratégique de développement du théâtre, le document a été validé par la direction des arts et soumis à l’autorité d’antan, en l’occurrence le président sortant. Depuis, rien de nouveau à ce sujet’’, déplore-t-elle.
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