Saint-Louis, 14 juil (APS) – Papa Ogo Seck, président exécutif de l’Association des juristes africains, a appelé à la mise en place d’un nouveau cadre institutionnel pour mieux gérer les ressources naturelles au Sénégal qui s’apprête à bénéficier des premières retombées des barils de pétrole et bientôt du gaz.

‘’Nous devons aller vers la mise en place d’un nouveau cadre appelé comité national indépendant, comme celui des droits de l’homme qui pourrait surveiller et alerter sur la gestion des ressources naturelles’’, a dit à la presse M. Seck.

Pour lui, ‘’ce comité ne serait pas uniquement composé d’administratifs, mais aussi de professionnels de magistrats, de partenaires, d’investisseurs qui pourraient surveiller et contrôler la distribution des recettes qui reviennent au peuple’’.

Le professeur en droit politique à l’Université Gaston berger (UGB) s’exprimait ce samedi à Saint-Louis à l’occasion de la conférence sur la gouvernance des ressources organisée par l’AJA en collaboration avec le laboratoire en recherche politique de l’UGB (LARESPO).

Selon lui, ‘’l’Afrique regorge de ressources, mais les populations n’en profitent pas toujours, alors que le Sénégal a eu la chance d’avoir, dans sa constitution, un article 25 /1 qui dit que les ressources appartiennent au peuple ».

« Sur le plan de la démocratie économique, le Sénégal a eu quelques pas d’avance. Mais, même si les ressources appartiennent au peuple, ces ressources sont gérées par l’Etat. Il faudrait, dans le cadre de la gestion des ressources (…) mettre en place un cadre de contrôle pour permettre au peuple de jouir de ce qui lui revient, à travers les recettes », a-t-il argumenté.

Il a salué les progrès faits par le Sénégal sur le plan législatif, avec le Cos Petro gaz de 2016 et la loi sur la répartition des recettes de 2022, ‘’deux lois qui marquent un pas important pour que le peuple puisse bénéficier de ces ressources ».

M. Seck a estimé que ce cadre doit être amélioré avec la création de ce nouveau cadre qu’il appelle de ses vœux.  »Aujourd’hui le monde est dirigé par la connaissance et la connaissance juridique est extrêmement importante dans la négociation des contrats (…) », a t-il relevé.

Il faut faire en sorte que ‘’le contrôle des ressources soit renforcé sous risque d’implosion, de conflits, guerres civiles », a t-il insisité.

L’expert pétrolier Chérif Sow a fait une présentation sur le cadre environnemental de l’exploitation des ressources naturelles, tandis que Pape Fara Diallo, enseignant chercheur à l’Ugb, président de la plateforme Publiez ce que vous Payez et membre de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) a traité du thème « la gouvernance des ressources, enjeux et perspectives ».

Le thème cadre juridique et financier de l’exploitation des ressources naturelles au Sénégal a été abordé par par Pr Mouhamadou Boye, enseignant-chercheur à l’UGB. Salif Ka, directeur de cabinet du maire de la commune de Diama a abordé le foncier et l’exploitation des ressources naturelles.

AMD/OID

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