Un technicien évoque les avantages écologiques et économiques du classement de la forêt de Matam
Un technicien évoque les avantages écologiques et économiques du classement de la forêt de Matam

SENEGAL-ENVIRONNEMENT-POINT

Matam, 2 août (APS) – Le Commandant Daouda Ndiogou, Inspecteur régional des eaux et forêts de Matam (nord), a souligné les opportunités liées au classement de la forêt galerie de Matam, parlant notamment du développement de l’écotourisme, de la régulation des eaux, de la lutte contre l’érosion et la dynamisation de l’économie locale.

Le décret présidentiel officialisant ce classement a été récemment rendu public par la présidence de la République.

Située entre Ourossogui et Matam, sur les terres de la commune de Ogo, la forêt galerie couvre une superficie de 1 985 hectares. Inondable pendant quatre à cinq mois de l’année, elle longe le fleuve Sénégal et joue un rôle important dans la stabilisation des sols et la préservation de la biodiversité, indique-t-on.

‘’Cette décision va nous permettre de protéger l’écosystème tout en fournissant des ressources comme les fruits, les feuilles et le bois. Elle permettra aussi aux populations d’accéder à des revenus additionnels’’, a déclaré le Commandant Ndiogou lors d’un entretien avec l’APS, dans un entretien avec l’APS, en prélude de la Journée nationale de l’arbre, célébrée ce samedi 2 août.

Il a également rappelé que le classement de la forêt faisait suite à une série de ‘’notes justificatives adressées à l’ancien gouverneur de la région, dans un contexte de forte pression foncière’’.

‘’L’espace était progressivement grignoté par l’urbanisation. Or, cette forêt joue un rôle crucial pour les trois communes de Ourossogui, Matam et Ogo, notamment en atténuant la progression des eaux du fleuve. Sans elle, l’eau atteindrait Ourossogui”, a-t-il averti.

Il a souligné que la forêt constitue un ‘’régulateur naturel’’ contre l’érosion éolienne et hydrique, et contribue à la lutte contre le réchauffement climatique. Selon lui, sa fonction écologique s’accompagne aussi d’une ‘’dimension économique et culturelle à travers le développement de l’écotourisme’’.

Un technicien évoque les avantages écologiques et économiques du classement de la forêt de Matam

La richesse faunistique et floristique mise en exergue

‘’Des recettes pourraient être générées pour les collectivités territoriales grâce à la visite de touristes, à l’image du parc des oiseaux du Djoudj’’, a-t-il martelé.

Le commandant Ndiogou a aussi mis en exergue ‘’la richesse faunistique et floristique du site’’, composé notamment de plans d’eau, d’oiseaux, d’animaux tels que les singes, ainsi que d’arbres fruitiers comme le jujubier, le dattier du désert (soump, Balanites aegyptiaca), le gonakier et le gommier.

L’inspecteur a tenu à préciser que toutes les parcelles agricoles ont été exclues lors de la délimitation, afin d’éviter tout conflit. ‘’Seules les activités traditionnelles comme la pêche, la cueillette et l’élevage sont autorisées, conformément au décret présidentiel’’, a-t-il poursuivi.

Selon lui, un plan d’aménagement est prévu à la suite du classement, allant dans le sens de ‘’pérenniser cet écosystème et de structurer les activités compatibles avec la conservation, notamment en matière d’écotourisme’’.

‘’Cette forêt est une aubaine pour les populations, qui peuvent en tirer de nombreux bénéfices, y compris à travers des visites touristiques en pirogue’’, a conclu le Commandant Ndiogou.

Un technicien évoque les avantages écologiques et économiques du classement de la forêt de Matam

AT/SMD/ASB