SENEGAL-SANTE
Dakar, 23 juil (APS) – Le Professeur Mamadou Seck, enseignant au département de chirurgie de la Faculté de médecine, de pharmacie, d’odonto-stomatologie (FMPOS) a relevé, mercredi, le caractère humain dans la prise en charge des interventions chirurgicales.
‘’Ce que fait que le médecin, c’est vrai, c’est son métier, il applique de la science biomédicale. Mais nous savons que cela ne suffit pas. Parce que pour soigner un malade, il faut considérer son caractère humain’’, a déclaré Pr Seck, président du comité scientifique des 38émes journées annuelles de chirurgie.
Il intervenait à l’ouverture des Journées annuelles de la chirurgie couplées aux 9èmes journées des départements de chirurgie du Sénégal. Les thèmes portent sur l’offre de soins chirurgicaux au Sénégal et l’éthique dans la pratique chirurgicale.
En analysant le dernier thème, le chirurgien a rappelé que la médecine est avant tout une question d’humanisme. ”Essayer de se mettre à sa place, d’être un peu empathique. C’est seulement de cette manière que le malade va apprécier, adopter la prise en charge et va suivre les recommandations de son médecin”, a t-il dit.
Le chirurgien a regretté le fait que cela ne soit pas toujours une réalité dans les structures sanitaires.
‘’Au Sénégal, dans les hôpitaux, on voit certaines choses. Mais je crois que c’est lié surtout au fonctionnement d’une société. Vous savez, les médecins, les chirurgiens sont dans une société qui a une certaine manière de fonctionner. C’est d’ailleurs pour cela que des thèmes comme ça sont importants’’, a-t-il souligné.
A son avis, il s’agit de faire un rappel aux spécialistes, pour leur dire que ‘’tel comportement n’est pas bon, il faut adopter tel autre comportement. Ils ne sont pas censés tout connaître, mais c’est le lieu de leur rappeler cela’’, a-t-il soutenu.
A ce titre, il rappelle la charte du malade élaboré sous le magistère du ministre de la Santé Awa Marie Coll Seck.
‘’Cette charte est là, mais beaucoup de spécialistes ou d’agents de la santé ne la connaissent pas’’, constate-t-il.
Concernant l’offre de soins chirurgicaux, Mamadou Seck a déploré la concentration des spécialistes en milieu urbain.
‘’Le nombre de spécialistes qui existe évolue dans des zones péri-urbaines. Et au-delà de ce caractère de formation, il y a un déficit de spécialistes. (…) il y a certaines zones du Sénégal, certains endroits, certaines régions, dans lesquelles vous n’avez pas beaucoup de spécialistes’’, a regretté le chirurgien.
”Il faut dire qu’il y a une concentration exagérée de spécialistes à Dakar, et que l’État doit pouvoir faire quelque chose. Nous pensons qu’il va falloir trouver des mécanismes pour amener ces spécialistes dans les régions. On n’a pas assez de spécialistes, ce qui fait que nous avons une surcharge de travail”, a t-il ajouté.
Selon lui, ”il y a des efforts qui sont faits par le ministère de la Santé, ainsi que des organismes à travers l’octroi de bourses à certains étudiants qui font le Diplôme d’études spécialisées (DES)”.
”Dans un avenir proche”, il dit espérer que le Sénégal ”pourra réduire le gap”.
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