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Dakar, 9 juil (APS) – Le Directeur de la recherche et de la statistique (DRS) de la Commission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a mis en exergue, mercredi, la problématique de l’état civil en Afrique où on dénombre la plus forte proportion d’événements non enregistrés principalement des naissances et des décès.
‘’L’Afrique compte la plus forte proportion d’événements d’état civil non enregistrés principalement des naissances et des décès au monde. Cela malgré des améliorations notables dans certains pays et régions au cours de la dernière décennie, les systèmes d’état civil en Afrique demeurent largement sous-optimaux’’, a déclaré Mouhammed Yahaya.
Il prenait part à la réunion de Haut Niveau sur l’Engagement politique et le plaidoyer pour le Projet d’harmonisation et d’amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (PHASAOC).
Les défis auxquels les systèmes d’état civil sont confrontés en Afrique sont multiples.
”Parmi ces défis figurent le sous-financement des services chargés de l’état civil et les crises sécuritaires/humanitaires”, a cité le DRS de la CEDEAO.
Citant l’UNICEF, il a rappelé que les naissances d’environ 91 millions d’enfants de moins de cinq vivant en Afrique, ne sont pas enregistrées.
Il a souligné à ce sujet que l’Afrique de l’Ouest a fait des progrès notables en termes d’enregistrement des naissances en Afrique avec près 59% de naissances enregistrées comparé aux autres régions du continent.
Seulement 10% des décès enregistrés en Afrique
La situation de l’enregistrement des décès est encore plus ”critique”.
”L’accès à des données fiables et actualisées sur l’exhaustivité de l’enregistrement des décès reste un défi en Afrique’’, a soutenu le Directeur de la recherche et de la statistique de la Cedeao.
Citant l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il a conclu que seulement 10% des décès sont enregistré en Afrique.
Pour sa part, Sennen Hounton directeur régional du Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) pour l’Afrique de l’ouest et du centre a relevé que ”deux problèmes essentiellement se posent”.
”Il s’agit des questions d’harmonisation et le problème de la qualité des données et nous travaillons à ce que nous ayons le même niveau de qualité dans les pays”, a t-il dit. A cela s’ajoute aussi le défi de l’Intelligence artificielle.
Face à cette situation, l’agence onusienne mène, au aussi delà de l’assistance technique, un plaidoyer au plus haut niveau pour avoir l’engagement politique des États.
”C’est des investissements lourds. Et je peux vous dire que nous sommes très heureux de dire que nos pays, dans toute la sous-région, s’investissent pour avoir des statistiques fiables en vue de planifier le développement et aussi d’évaluer les programmes dans les pays”, a salué M. Hounton.
”Le Département des statistiques de la Banque africaine de développement a pour mandat d’aider les pays membres régionaux (PMR) en renforçant leurs capacités statistiques et leurs systèmes de données avec la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF)”, a indiqué pour sa part Louis Kouakou, manager économique et social de la division statistique de la BAD.
NSS/OID/AB