Diamniadio, 24 mai (APS) –  Un rapport du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) note que pour arriver à une éducation de base universelle de qualité, le système éducatif sénégalais est appelé à surmonter des ”difficultés considérables”, relatives au faible niveau de formation des enseignants, à la qualité des apprentissages, et à un financement inadéquat.

Intitulé “Pleins feux sur l’achèvement de l’éducation de base et les apprentissages fondamentaux au Sénégal”, ce rapport a été présenté mercredi au siège du ministère de l’Éducation nationale par le directeur exécutif du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), professeur Abdoulaye Diagne.

Selon M. Diagne, les difficultés relevées par cette étude concernent la faible qualité des enseignants, la faible qualité de l’apprentissage des élèves, mais également un financement inadéquat de l’éducation pour soutenir la réalisation de la stratégie éducative.

S’appuyant sur les résultats de ce rapport, qui à l’origine devait être une étude, il a fait état de l’absence de “système harmonisé pour mesurer le niveau d’apprentissage et de politique relative à l’utilisation des résultats des évaluations”.

M. Diagne a également relevé “un faible niveau d’accès à l’enseignement préscolaire et une chute du taux d’inscription à l’école primaire”.

Ces conclusions ont été tirées des résultats de la revue de la littérature et d’enquêtes avec les principaux acteurs du système d’éducation de base, a-t-il dit, précisant que l’étude avait pour objectif de “dresser un état des lieux de l’éducation de base au Sénégal”, correspondant au préscolaire et au cycle primaire.

Le rapport souligne également que la vision du gouvernement concernant le développement de l’éducation de base doit être mieux adaptée aux différentes catégories de parties prenantes, notamment les parents d’élèves dont l’engagement en faveur de l’éducation de leurs progénitures est jugé insuffisant.

“Dans de nombreuses familles, les enfants n’apprennent qu’à l’école, ne s’exercent pas à la maison (…)”, indique le même rapport.

S’agissant des enseignements-apprentissages, le rapport souligne, dans sa partie recommandations, que pour améliorer les performances scolaires à ce niveau, il faut remédier aux inégalités entre les écoles publiques, mieux équiper les établissements défavorisés avec du matériel didactique et mettre fin aux effectifs pléthoriques dans les classes.

Le rapport suggère ainsi de renforcer les compétences des enseignants pour améliorer le niveau de maîtrise du programme d’enseignement de base, de réduire le déficit en infrastructures solaires et d’élaborer une politique nationale d’évaluation dans l’éducation de base pour mener des évaluations normalisées régulières. Il préconise également de prendre les mesures nécessaires pour généraliser l’emploi des langues nationales durant les premières années du primaire.

La secrétaire générale du ministère de l’Éducation nationale, Ndèye Khady Diop Mbodji, venue présider la cérémonie de présentation du rapport, a souligné que “l’apprentissage au niveau des premières années du cycle fondamental pose problème avec des recommandations formulées pour aller dans le sens de renforcer les investissements, surtout pour les enfants hors système”.

“Beaucoup d’efforts ont été faits, mais il reste des défis à relever et nous nous y attelons avec des indicateurs de performance en hausse comme le taux d’achèvement au primaire, qui est passé à 63,20% en 2022 contre 60% en 2015”, a-t-elle déclaré.

Elle a assuré que les résultats de cette étude permettront de cibler les priorités pour une politique éducative efficiente.

Après la publication du rapport mondial sur l’Éducation par l’Unesco, des pays dont le Sénégal ont été choisis pour approfondir les enjeux et défis liés à l’éducation, dans le cadre d’un programme dénommé “Spotlight”, une initiative de l’Association pour le développement en Afrique (ADEA), de l’Union africaine et la CONFEMEN, la Conférence des Ministres de l’Éducation des pays ayant le français en partage.

Au Sénégal, l’éducation de base a été retenue comme thématique en vue d’en faire un état des lieux, sous l’égide du Consortium pour la recherche économique et sociale.

Le directeur du Rapport mondial de l’UNESCO, Manos Antonisis a pris part à cette session de restitution des résultats de l’étude, en même temps que Albert Nsenguiyumva, directeur exécutif de l’ADEA, l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique.

Il y avait aussi le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), Cheikh Mbow, ainsi que divers acteurs du secteur.

ADL/BK/ASG

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