SENEGAL-CULTURE
Dakar, 31 mai (APS) – Des universitaires et juristes africains ont présenté, samedi, à Dakar, un ouvrage consacré à l’ancien Président Abdou Diouf, dans lequel ils revisitent ses contributions majeures à la consolidation de la démocratie, à la promotion des droits de l’homme et à la construction institutionnelle au Sénégal et en Afrique.
Intitulé ”Hommage au Président Abdou Diouf” et publié par les Éditions librairie juridique africaine (ELJA), l’ouvrage a été dévoilé lors d’une cérémonie organisée au Centre de recherche ouest-africain (WARC), en présence de nombreuses personnalités politiques, militaires et académiques.
Parmi les invités figuraient l’ancien ministre de la Culture Abdoulaye Elimane Kane, l’ex-chef d’état-major général des armées, le général Mansour Seck, ainsi que plusieurs anciens ministres, directeurs généraux et collaborateurs de l’ancien Président.
Initiée par l’Association des juristes africains, la publication regroupe les contributions de spécialistes reconnus, qui ont abordé des thématiques majeures du parcours d’Abdou Diouf à la tête du Sénégal (1981-2000).
”Tous les auteurs ont donné des points de vue sur les sujets qui correspondaient aux grandes préoccupations du Président Diouf durant son magistère, dont la démocratie, la justice, l’administration, la jeunesse, l’Etat de droit et les réformes institutionnelles”, a déclaré le professeur Papa Ogo Seck, secrétaire exécutif de l’Association.
Le livre revient sur plusieurs initiatives marquantes du deuxième Président sénégalais, notamment son rôle dans la ratification de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples alors qu’il assurait la présidence en exercice de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenu l’Union africaine (UA).
Le texte met également en exergue sa contribution dans la lutte contre l’apartheid, notamment à travers l’organisation, en 1987 à Dakar, de la première rencontre entre des représentants blancs libéraux sud-africains et des membres de l’African national congress (ANC), dirigés à l’époque par Thabo Mbeki. Cette rencontre, rappelle l’ouvrage, fut un tournant majeur sur la voie de la libération de Nelson Mandela.
Sur le plan international, le livre souligne aussi que le Sénégal, sous la présidence de Diouf, fut le premier pays à ratifier le Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale (CPI), confirmant ainsi son engagement pour une justice universelle.
Le professeur Maurice Soudiek Dione, intervenant lors de la cérémonie, a salué la ”vision réformatrice” d’Abdou Diouf dans le domaine de la gouvernance électorale et du pluralisme politique.
”Le code électoral consensuel de 1992, la mise en place du Haut conseil de la radio-télévision en 1991, qui deviendra ensuite le Conseil national de régulation de l’audiovisuel, et la création de l’ONEL [Observatoire national des élections] en 1997 sont des marqueurs forts de son engagement pour une démocratie apaisée”, a-t-il rappelé.
”Le Président Diouf avait également pris la décision de nommer un général au ministère de l’Intérieur [Lamine Cissé] pour dissiper les soupçons de collusion entre l’administration et le parti au pouvoir. C’était une décision courageuse qui illustre son attachement à la transparence électorale”, a-t-il ajouté.
Le professeur Dione a salué le rôle du doyen Benoît Ngom, président de l’Académie diplomatique africaine, dans la coordination de l’ouvrage, aux côtés du professeur Papa Ogo Seck.
La cérémonie a été marquée par la présence de Mokhtar Pedro Diouf, fils de l’ancien chef de l’État, qui a transmis les remerciements de sa famille aux organisateurs.
”Mon père a beaucoup apprécié cette initiative. Les témoignages entendus aujourd’hui montrent l’impact de son action et la place qu’il continue d’occuper dans la mémoire collective”, a-t-il déclaré.
L’ouvrage, selon ses initiateurs, se veut un repère pour les générations actuelles et futures, en mettant en valeur un héritage politique et institutionnel bâti sur le respect des droits humains, la culture du dialogue et l’État de droit.
MK/HK