Un médecin du privé pour une meilleure organisation de la disponibilité des médicaments
Un médecin du privé pour une meilleure organisation de la disponibilité des médicaments

SENEGAL-SANTE-REGLEMENTATION 

Dakar, 13 sept (APS) – L’endocrinologue Awa Mbow Kane préconise une meilleure gestion de la disponibilité des médicaments, au regard des difficultés rencontrées notamment par les médecins opérant dans le privé pour accéder aux intrants nécessaires aux soins dont les patients ont besoin.

La loi 2023-06 du 13 juin 2023 relative aux médicaments et autres produits de santé “place le médicament au centre de toute la problématique de la santé”, mais la “problématique essentielle, c’est celle du patient et des populations”, a déclaré le docteur Kane.

Elle prenait part à une table ronde sur la loi 2023-06 du 13 juin 2023 relative aux médicaments et autres produits de santé, à l’occasion de l’assemblée générale du Syndicat des médecins privés du Sénégal (SYMEPS), tenue samedi à Dakar.

Selon docteur Awa Mbow Kane, c’est le patient qui doit être au cœur des préoccupations des hôpitaux, des établissements privés de santé et même du ministère de la Santé.

L’objectif commun doit être de préserver la santé des populations, dit-elle, en soulignant que cela passe par une organisation de la disponibilité des médicaments.

“Or, ajoute cette endocrinologue opérant elle-même dans le privé, cette loi comporte toutes sortes d’interdictions et toutes sortes de difficultés, et fait en sorte que la disponibilité” de certains médicaments “n’est plus une réalité”.

Awa Mbow Kane estime qu’il devient “extrêmement compliqué pour les structures privées de santé et même pour les établissements publics de santé, de mettre à disposition du patient […]” les médicaments dont il a besoin.

“Par conséquent, c’est devenu un parcours d’obstacles et ces obstacles font en sorte qu’en définitive, ce qui était l’objectif de la loi, c’est-à-dire sécuriser le médicament, vient au détriment des populations qui ne sont plus en sécurité, parce que la sécurité c’est aussi la disponibilité des intrants”, a-t-elle tranché.

Dans ce sens, l’endocrinologue invite le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique à examiner la possibilité pour les établissements privés de santé de s’approvisionner auprès des grossistes répartiteurs et non auprès des pharmaciens et des officines uniquement, “vu les quantités considérables que nous utilisons pour nos patients”.

La note adressée aux pharmaciens par le directeur de l’Agence de réglementation pharmaceutique (ARP), leur demandant de ne pas approvisionner les cliniques privées, “nous met dans une incertitude absolue, puisque nous n’avons plus qu’un seul chemin pour nous approvisionner”, déplore la praticienne.

Sous ce rapport, elle demande au ministère de tutelle “de reprendre les choses de façon logique et inclusive en incluant tous les acteurs de la filière, en plaçant les patients, les populations au centre de la problématique et non les médicaments ou les pharmaciens au centre de la problématique”.

“Il faut renverser la roue et placer les patients et les populations [au cœur de la problématique]”, a conclu Awa Ndoye Kane.

NSS/ADC