Un expert préconise une plus grande implication des autorités locales dans la conduite du développement
Un expert préconise une plus grande implication des autorités locales dans la conduite du développement

SENEGAL-AFRIQUE-SOCIETE

Dakar, 21 oct (APS) – Le coordonnateur de la résilience urbaine à la Commission de l’Union africaine, Valery Yao Yao, a suggéré, mardi, à Dakar, de remettre la question du développement aux mains des autorités locales.

 Il a fait cette déclaration lors d’un atelier organisé par l’Initiative pour la résilience en Afrique (RIA, en anglais) et axé sur le renforcement du développement urbain face au changement climatique.

“L’objectif du RIA est qu’il faut remettre le développement aux mains des autorités locales”, a-t-il dit, en insistant sur le fait que “la gouvernance locale est essentielle à la résilience urbaine”.

L’Initiative pour la résilience en Afrique est mise en œuvre par la GIZ, l’agence de coopération internationale allemande pour le développement, en collaboration avec la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et la Commission de l’Union africaine.

Cette initiative englobe 12 villes d’Afrique de l’Ouest, dont Rufisque au Sénégal, qui présenteront leurs projets de résilience urbaine devant un panel d’institutions financières de développement.

“Nous avons fait une série de visites à Lomé et à Accra. Aujourd’hui, nous sommes à Dakar et partout où nous sommes passés, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un déficit de capacité à combler”, a expliqué M. Yao Yao.

Ce processus vise selon lui à transformer les concepts en “projets bancables”, une manière de répondre au “défi majeur” du financement des investissements nécessaires à l’adaptation climatique en milieu urbain.

“Le projet RIA nous a accompagnés dans tous les processus et avec lui nous réfléchissons à l’échelle continentale mais nous posons les actes à l’échelle locale. Nous avons ainsi sorti un rapport au mois d’avril sur la résilience urbaine en Afrique et nous avions visité Rufisque et Bargny”, a-t-il souligné.

La ville de Rufisque en particulier “n’a pas été choisi au hasard”, selon le coordonnateur de la résilience urbaine à la Commission de l’Union africaine.

“La solution viendra de nos localités, et j’ai une forte conviction pour cela. Il n’est pas possible de parvenir à des solutions sans mettre l’accent sur les collectivités territoriales”, a de son côté déclaré le maire de Rufisque, Oumar Cissé.

Un expert préconise une plus grande implication des autorités locales dans la conduite du développement

Selon lui, des solutions d’investissement urgentes sont nécessaires en Afrique de l’Ouest, région confrontée à une urbanisation rapide et à l’augmentation des risques climatiques.

“On parle de risques, de développement urbain. Notre urbanisation en Afrique a été fortement littoralisée depuis de longues décennies. On n’a pas réussi à inverser cette tendance, et le Sénégal ne fait pas exception, même si c’est vrai que la côte permet d’avoir beaucoup d’attraits sur le plan touristique”, a indiqué M. Cissé.

Selon des études citées lors de cet atelier portant sur le renforcement du développement urbain face au changement climatique, le coût des catastrophes climatiques est estimé, à terme, entre 1,5 % et 3 % du PIB annuel de la région.

Et selon les autorités de la CEDEAO, l’atelier de Dakar constitue “une réponse directe” à cette “urgence”, en “mobilisant directement” les décideurs municipaux et les bailleurs de fonds.

“C’est un enjeu, les défis climatiques aujourd’hui sont devenus immenses, et vous nous offrez l’opportunité de travailler autour de cette question qui est essentielle”, a estimé le maire de Rufisque.

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MFD/BK/SMD