SENEGAL-SANTE-STRATEGIE
Dakar, 4 déc (APS)- Le député Ismaila Diallo, premier vice-président de l’Assemblée nationale, a invité jeudi le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique à mener un travail d’éducation sanitaire auprès des populations, en misant sur la prévention des maladies et des accidents.
“Il y a un travail d’éducation sanitaire important à faire auprès des populations, en misant sur la prévention des maladies et des accidents, mais il y a surtout un besoin urgent d’élever le niveau de qualité de prise en charge des maladies et accidents dans nos structures sanitaires”, a-t-il déclaré.
Il intervenait lors de la plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen du budget du budget du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique pour l’exercice 2026.
Selon le parlementaire, “il semble également que les structures sanitaires soient confrontées à un défaut de prise en charge des cardiopathies ischémiques qui constituent 14,5% des décès”.
“En 2022, 45% des décès étaient imputables aux maladies non transmissibles dont le cancer et le diabète, qui ont explosé au Sénégal ces deux dernières décennies”, a-t-il relevé.
Des chiffres qui “pourraient être plus alarmants, en raison du taux élevé de non déclaration des décès”, qui peut atteindre 16,2%, selon le premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Il a toutefois salué les “mesures énergiques et novatrices” prévues dans le projet de budget du ministère de la Santé pour l’exercice 2026, estimant qu’il faut privilégier “une approche centrée sur la qualité et la responsabilité dans la durée”.
“Les populations sénégalaises souffrent essentiellement de la mauvaise prise en charge […]” liée aux conditions d’accueil, de traitement et de suivi des malades dans les structures hospitalières, notamment pendant la luit.
La majorité des décès par hospitalisation surviennent pendant la nuit, a-t-il renseigné en citant une étude réalisée par le Centre hospitalier national universitaire de Fann datant de 2015.
Ismaila Diallo pointe également la lenteur dans la délivrance des résultats d’analyse, “un service capital dont il faut mettre fin à la privatisation outrancière, d’autant plus que les structures d’analyse médicale sont à la fois largement insuffisantes et très onéreuses pour l’écrasante majorité des populations […]”.
Or, malgré un pouvoir d’achat limité, la grande majorité de la population supporte déjà “les ¾ des coûts de prise en charge” des maladies non transmissibles, ajoute le premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Les citoyens sénégalais “sont les tristes témoins de l’explosion des décès et complications sanitaires liés à une hostilité voire une violence médicale”, a-t-il déploré.
Aussi, le député invite-t-il à une révision du Code du travail pour une prise en compte de la question de la redevabilité du personnel sanitaire.
Une telle révision permettrait de “clarifier et délimiter les responsabilités des syndicats et leurs prérogatives, de sorte que les fonctionnaires, les personnels de santé dans le cas d’espèce, répondent quand il se doit et comme il se doit devant leurs fautes, délits et crimes commis dans l’exercice de leur fonction”, a conclu Ismaila Diallo.
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