SENEGAL-SANTE
Dakar, 22 mars (APS) – Le coordonnateur du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNT) appelle à miser sur la mobilisation des ressources domestiques pour soutenir les programmes de santé à la suite au gel du financement des Etats-Unis.
‘’Cette situation nous apprend une leçon, c’est le moment d’aller vers la mobilisation domestique. On travaille sur un document de plaidoyer pour essayer de mobiliser les ressources domestiques à travers les partenaires les entreprises locaux”, a déclaré le docteur Fodé Danfakha dans un entretien accordé à l’APS.
Il s’agit, a-t-il expliqué, d’essayer de voir avec l’État comment allouer certaines taxes pour la prise en charge des maladies.
‘’Je pense qu’il y a beaucoup de pays qui ont développé leur système sanitaire en taxant certains produits afin de pouvoir assurer la prise en charge des patients et améliorer le plateau technique’’, a-t-il dit.
Il a assuré que le programme de lutte contre la tuberculose n’est pas trop impacté pour le moment par le retrait des États-Unis.
”Notre principal partenaire, c’est le Fonds mondial qui est commun à tous les Etats’’, a t-il relevé, ajoutant que ”dans l’avenir, si jamais les Etats-Unis refusent de cotiser pour le Fonds mondial, les ressources allouées vont diminuer’’.
‘’L’orientation du programme, c’est d’essayer de voir comment mobiliser les ressources domestiques qui ne seront pas influencées par les chocs exogènes’’, a expliqué le docteur Danfakha.
‘’Nous avons un plan stratégique national qui a un gap à peu près de 72% de financement. (…) on compte faire vraiment une mobilisation des ressources domestiques pour pouvoir le combler’’, a fait savoir le coordonnateur du PNT.
Pour 2025, ”on peut aller jusqu’à 1,6 milliard”, a t-il dit. ”L’État est vraiment disponible à accompagner le programme pour assurer une disponibilité permanente des médicaments et des intrants pour la lutte contre la tuberculose au niveau du Sénégal’’, a-t-il partagé en guise de perspectives.
De l’avis du spécialiste, le traitement en première ligne concerne les cas de tuberculose pharmaco sensibles. ‘’C’est l’État qui finance l’achat de ces médicaments. Le financement est à 260 millions, mais un effort important a été fait pour faire passer ce budget de 260 millions à 900 millions pour l’année 2024’’.
Sur le thème de cette année, ”Oui, nous pouvons mettre fin à la tuberculose”, il estime qu’il entre en droite ligne avec l’objectif du PNT qui est d’éliminer la tuberculose en 2035.
Pour réussir ce pari, Fodé Danfakha est d’avis qu’il faut une approche multisectorielle.
”Ce n’est pas seulement le système de santé. Il faut qu’il y ait l’implication de la société civile, des autres secteurs’’, a-t-il soutenu en précisant qu’il y a ‘’des facteurs pré-disposants” comme la pauvreté, la malnutrition etc.
Il se dit convaincu que ”si on veut venir à bout, il faut que les autres secteurs puissent s’impliquer aussi bien de l’État, la communauté, le secteur public concernant la santé et le secteur privé’’.
NSS/SKS/OID/AKS/ADL