SENEGAL-EDUCATION-PHILOSOPHIE
Thilogne, 1er juin (APS) – Des élèves en classe de Terminale du lycée de Thilogne ont interprété, samedi, l’ouvrage de Platon intitulé “Apologie de Socrate”, à travers une pièce théâtrale aux finalités morales et pédagogiques.
C’est une tente qui a été transformée en tribunal avec une juge, un procureur, des gardes, les trois accusateurs que sont Meletos, Anytos et Lycon et Socrate en personne représenté par un élève vêtu d’un boubou blanc, s’appuyant sur une canne pour marcher.
Dans les dialogues, les plaignants expliquent au juge le bien-fondé de leur accusation, Socrate, de son côté, tente de riposter avec des arguments.
“La finalité ne saurait être que pédagogique, car l’apologie de Socrate est un ouvrage au programme que les élèves de Terminale doivent lire. En dehors du cours , il est toujours bien de chercher d’autres moyens pour faire passer un certain nombre de compétences”, a dit Makhoudia Bâ, professeur de philosophie au sein de ce lycée.
Il a fait savoir que cet ouvrage invite à une quête de la vérité, qui “revient également sur une actualité banale, à savoir le tribunal, la corruption, la vie des hommes politiques qui se croient tout connaitre, mais qui ne maîtrisent pas leurs sujets”.
“Cette pièce permet rapidement aux élèves de pouvoir distinguer ce qui est vraisemblable de ce qui donne l’illusion d’une vérité”, explique le jeune enseignant.
Il a rappelé que Socrate a été accusé de trois choses, notamment d’avoir introduit de nouvelles divinités dans la cité, d’avoir induit les jeunes en erreur et de ne pas croire en des divinités qui existaient dans la cité.
Il souligne que c’est une manière de voir comment, en philosophie, l’individu entretient une relation avec ses croyances qui deviennent hermétiques où personne n’accepte que sa foi soit critiquée.
“Quand on contextualise tout cela dans la vie actuelle, on voit des extrémismes en religion, les polices des meurs qui essaient de contrôler ce que font les artistes et d’autres. C’est une œuvre qui doit être vulgarisée pour que ce débat puisse être posé”, précise-t-il.
AT/HKAKS
