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Par Djiby Sène
Louga, 8 mars (APS) – Téning Danfan, transformatrice de produits céréaliers, travaille sans relâche depuis plus de dix ans à valoriser les richesses agricoles locales et à promouvoir une alimentation naturelle et l’autonomisation des femmes de la région de Louga.
Devenue formatrice au fil des années, cette habitante du quartier Montagne de Louga se distingue par son engagement sans faille dans la transformation agroalimentaire et l’autonomisation des femmes.
Téning Danfan, plus connue sous le nom de Maman Téné, reste persuadée qu’‘’une femme doit avoir un métier’’. C’est fort de cette conviction qu’elle s’est lancée dans la transformation des produits locaux en 2013, après avoir suivi plusieurs formations dans ce domaine.
‘’Je suis entrée dans ce métier en 2013 en étant dans les formations pour l’apprendre. Je l’ai choisi parce que je fais partie de ceux qui pensent qu’une femme doit avoir un métier, surtout dans la transformation des produits’’, explique-t-elle avec instance.
Au fil des ans, elle est devenue une véritable référence, partageant son savoir-faire à travers le pays.
‘’Dieu m’a permis d’avoir un savoir-faire sur la transformation des produits céréaliers que je partage avec les autres femmes sénégalaises. J’ai formé des femmes à Ziguinchor, Ndioum (Podor), Tivaouane (Thiès), Koky (Louga) et aussi à Louga où j’ai formé beaucoup de femmes’’, se félicite-t-elle.
Des défis à relever pour un impact plus grand
Malgré son expertise et son engagement, Téning Danfan, mère de six enfants, fait face à plusieurs obstacles qui freinent le développement de ses activités.
‘’Aujourd’hui, je cherche un soutien pour disposer d’un cadre de travail adéquat : une unité de production moderne et un espace où je pourrais partager mon savoir-faire avec d’autres femmes’’, confie-t-elle.
Elle insiste également sur les difficultés d’accès aux financements, un problème majeur pour de nombreuses entrepreneures du secteur.
‘’Beaucoup de femmes s’intéressent à nos produits et à nos formations, mais le manque de moyens reste un frein. Nous avons besoin de soutien, notamment de la part des autorités, pour renforcer notre impact’’, lance-t-elle en guise d’appel à l’aide.
Elle estime que la promotion des produits transformés est un autre défi à surmonter. ‘’Il faut sensibiliser davantage les consommateurs sur l’importance de consommer local. La transformation des produits doit être l’affaire de tous les Sénégalais’’, insiste-t-elle.
La transformation agroalimentaire, un levier pour le développement
Pour Téning Danfan, la transformation des céréales et d’autres produits alimentaires est une étape essentielle pour atteindre la souveraineté alimentaire au Sénégal.
Forte de son expérience et de sa passion, Téning Danfan continue de tracer son chemin avec détermination. Son engagement en faveur du consommer local et de l’autonomisation des femmes en fait une figure inspirante du développement local.
‘’Je sais que la transformation des céréales, notamment le mil et le maïs et d’autres produits alimentaires, est d’une importance capitale pour notre pays, parce que c’est une étape pour la promotion du consommer local, sans lequel il serait illusoire de penser à la souveraineté alimentaire’’, soutient-elle.
A 48 ans, elle voit en son métier une contribution directe au développement de sa région et du pays tout entier. ‘’C’est pourquoi, j’ai choisi ce domaine d’activités, pour participer au développement de ma région et de mon pays’’, fait-elle valoir.
Un combat pour une cuisine plus saine et plus naturelle
Au-delà de l’aspect économique, elle milite pour un changement des habitudes alimentaires au Sénégal. Son objectif est clair : miser sur une cuisine saine et naturelle.
‘’Je me bats pour gagner dignement ma vie, mais également pour que notre cuisine, nous les Sénégalais, devienne plus naturelle’’, explique-t-elle.
A travers ses formations et ses actions de sensibilisation, elle cherche, selon elle, à convaincre les femmes, et même certains hommes de l’importance d’une alimentation saine et locale.
‘’Je sensibilise les femmes et même certains hommes pour qu’ils sachent que tout ce qu’on cuisine doit être naturel’’, insiste-t-elle.
DS/ASB/OID/ASG