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Tambacounda, 10 juil (APS) – Le département de Tambacounda affiche un bon taux de couverture en termes d’installation des paratonnerres mais certaines pratiques interdites persistent surtout en milieu rural, occasionnant parfois des cas d’accident liés à la foudre, a indiqué à l’APS le préfet Alioune Badara Mbengue.
‘’Il faut dire qu’il y a un bon taux de couverture compte tenu des efforts considérables qui ont été faits par l’Etat. Les cas d’accident liés à la foudre que nous notons à Tambacounda, c’est plutôt des personnes isolées qui sont au niveau de leurs champs, en dehors des habitations ou qui s’adonnent à des pratiques qui sont interdites en période de pluie, c’est ce qui facilite un peu les cas d’accident notés au niveau du département’’, a-t-il fait savoir.
S’exprimant dans un entretien avec l’APS, le préfet du département de Tambacounda a assuré qu’‘’au niveau des habitations, il y a un bon taux de couverture de paratonnerres et les installations continuent”.
”On recherche les points les plus élevés pour toucher le maximum de personnes ou un rayon beaucoup plus important. C’est pourquoi, dans les villages, on installe les paratonnerres au niveau des mosquées ou des édifices qui ont une certaine hauteur’’, a-t-il expliqué.
Dans le département de Tambacounda, a-t-il fait savoir, le ministère de l’Intérieur, à travers la direction de la Protection civile, procède chaque année à l’installation d’un certain nombre de paratonnerres.
”La ville de Tambacounda est pratiquement couverte, la plupart des points disposent de paratonnerre’’, a déclaré Alioune Badara Mbengue, ajoutant que des villages sont également ciblés chaque année en fonction de la taille de la population pour l’installation des paratonnerres.
L’autorité administrative a toutefois souligné que ”la principale difficulté, c’est qu’à Tambacounda, il y a énormément de villages. Selon lui, le département de Tambacounda compte 717 villages.
”Ce qui veut dire que les villages sont très dispersés, et il faut mettre dans chaque village un paratonnerre pour pouvoir vraiment protéger les populations’’, a-t-il relevé. Alioune Badara Mbengue a salué le niveau couverture du département de Tambacounda en termes d’installation des paratonnerres, déplorant cependant certaines mauvaises pratiques qui peuvent être à l’origine de cas accident liés à la foudre.
Importance de sensibiliser sur les informations météorologiques
Alioune Badara Mbengue a souligné la nécessité de renforcer ́la sensibilisation, surtout sur les bonnes pratiques à adopter en période de pluie.
‘’Les cas d’accident que nous notons, c’est souvent des gens qui utilisent des téléphones ou qui se réfugient sous des arbres durant la période des pluies. Chaque année, les sapeurs-pompiers font des émissions pour sensibiliser les gens et on va continuer dans ce sens. Il faut inciter les gens à davantage avoir l’habitude de consulter les informations de la météo pour avoir une idée des périodes de pluies’’, a estimé M. Mbengue.
”Des événements extrêmes” attendus ente le mois d’août et le mois de septembre
Selon le chef service régional de la météorologie de Tambacounda, Philippe Auguste Sène, interrogé par l’APS, depuis le début des premières pluies, c’est-à-dire le 30 mai 2025, la région est à un cumul de 152 mm en dix jours de pluies au jour du 7 juillet.
‘’ L’ANACIM l’avait déjà prédit, on s’attend toujours à des cumuls excédentaires dans la zone de Tambacounda, surtout entre les mois de juillet et de septembre, et nous nous attendons aussi à avoir des événements extrêmes entre août et septembre’’, a-t-il prévenu.
‘’Quand on parle d’événements extrêmes de pluies, cela veut dire qu’on peut avoir des précipitations abondantes en une durée très courte. Ces phénomènes, nous les avons observés l’année passée, et (ils) nous avaient valu les inondations notées l’année dernière à Bakel et sur les bananeraies de Gouloumbou’’, a-t-il expliqué.
Par rapport aux prévisions des tempêtes, Philipe Auguste Sène annonce que des phénomènes pluvieux orageux sont attendus dans la région avec des risques liés à la foudre.
‘’Il faut dire que les types de précipitations que nous avons ici, c’est ce qu’on appelle des lignes de graines, donc ce sont des systèmes pluvieux orageux qui balaient le pays d’est en ouest. Ce sont des pluies qui nous arrivent du Mali et qui traversent tout le territoire avec comme entrée la région de Tambacounda, mais qui continuent de balayer le pays jusqu’à Dakar et jusqu’à ce que ce système se trouve sur l’océan atlantique’’, a-t-il indiqué.
Des systèmes pluvieux orageux et des risques liés à la foudre
‘’Ces systèmes sont toujours accompagnés d’orages. Ce qu’on appelle une convection qui permet d’avoir ce gros nuage”, a expliqué le prévisionniste.
Selon lui, ”ce gros nuage emmagasine beaucoup d’eau mais aussi qui, à travers ces mouvements ascendants et descendants, crée un peu ces charges électriques […] que nous voyons à chaque fois qu’il pleut”.
Donc, a-t-il noté, à chaque fois que l’ANACIM (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie) annonce des systèmes pluvieux orageux, il y a toujours un risque lié à la foudre.
Le chef service météorologie de Tambacounda demande aux populations d’écouter les informations météorologiques. Avec la digitalisation, a-t-il avancé, les informations météo sont régulièrement partagées sur les réseaux sociaux et à travers la radio.
Il a insisté, à son tour, sur la nécessité de mettre en “mode avion” ou d’éteindre les smartphones pendant les périodes de pluies. Il a demandé également aux communautés d’éviter de se mettre sous un arbre, à côté des objets métalliques, de courir ou de se mettre sur une charrette en mouvement pendant les périodes de pluies.
ABD/ASB/HK/FKS