Diass, 12 déc (APS) – L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, dans la diversité de ses composantes, a organisé mardi une simulation de crash, doublé d’une prise d’otages, afin de tester son dispositif sécuritaire et sa résilience en situation de crise.

La police, la gendarmerie, la douane, le consortium Limak-AIBD-Summa (LAS), gestionnaire de l’Aéroport, AIBD SA,  les sociétés d’assistance, les agents privés de sûreté, etc., ont été mobilisés pour cet exercice grandeur nature.

Mardi vers 8 h 50, un avion en provenance de Tambou avec à son bord 40 passagers et quatre membres d’équipage, s’écrase au moment où il entame sa descente vers la piste 19 de l’AIBD, après avoir été touché par un projectile.

Dès que l’information est tombée, les membres de la cellule d’urgence sont convoqués au centre des opérations d’urgence de la plateforme aéroportuaire.  Le DG de LAS prend d’abord la direction des opérations, puisque les premières informations évoquent seulement un moteur qui a pris feu.

L’évolution de l’information ayant mis en lumière que le réacteur a flambé sous l’effet d’un projectile, l’incident devient une question de sûreté, et là, c’est la Haute autorité des aéroports du Sénégal (HAAS), en la personne de son secrétaire général le colonel François Sambou, qui prend les commandes pour gérer la crise.

A 9heures 35, le premier bilan fait état de 15 corps retrouvés sur les lieux du crash, dont deux membres de l’équipage, 10 blessés graves, 13 personnes avec des brûlures au troisième degré et six passagers disparus.

Un appel anonyme fait part d’une prise d’otages sur un appareil accosté à la passerelle. L’aéroport est momentanément fermé, le temps de gérer la crise. Les forces de défense et de sécurité sont déployées sur l’endroit de l’accident pour sécuriser les opérations de secours.

Une batterie de mesures de sécurité est prises, allant de la sécurisation de l’aérogare, à la diffusion de communiqués de presse, pour couper court aux rumeurs nées des images partagées sur les réseaux sociaux.

Concernant les preneurs d’otages, les forces en place agissent, tout en alertant les unités spécialisées.

Le personnel se mobilise pour gérer les mouvements de foule aussi bien à l’intérieur où les passagers commencent à perdre patience, qu’à l’extérieur où les familles attendent.

Ce genre d’exercice doit être organisé, tous les deux ans, conformément aux exigences internationales, pour éprouver le plan d’urgence de l’aéroport, ont expliqué les responsables.  Il permet de  passer en revue les plans sectoriels de toutes les entités constituantes de la plateforme aéroportuaire.

Les autorités aéroportuaires ont toutes salué une bonne coordination entre les différentes composantes.

L’objectif est, selon le colonel Sambou, d’assurer une maîtrise des procédures d’alerte, de  protection de l’aéroport, en cas d’alerte, tout comme celle du commandement. La capacité à continuer de faire fonctionner l’aéroport, en cas d’urgence, était aussi en  jeu, a-t-il noté.

Askin Demir, secrétaire général de LAS, a tiré des conclusions similaires, insistant sur l’objectif de l’opération en terme de délais de gestion de crise et de minimisation des impacts, tant sur les passagers que sur l’aéroport.  Au bout de 10 minutes, toutes les composantes étaient présentes au centre d’opérations d’urgence, et après une heure et cinq minutes, le personnel avait repris entièrement possession de son aéroport. “C’est le point le plus important, ce qui permet la coordination et la gestion des divers problèmes.”

Ce troisième exercice de l’aéroport en six ans d’existence était l’occasion pour les différentes parties prenantes de corriger les manquements voire comment améliorer la coordination entre les membres de la cellule d’urgence.

Pour le ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Antoine Mbengue, cet exercice “démontre la pertinence du programme de réhabilitation des aéroports du Sénégal, lancé par le président de la République”.

En attendant la réouverture de l’aéroport fermé momentanément, les avions pouvaient être déroutés vers l’aéroport militaire de la base aérienne de Thiès dont la piste a été rénovée, ou vers l’aéroport de Saint-Louis, au lieu de devoir le faire vers des pays voisins.

La vision du Président de faire de l’AIBD un hub sous-régional, “ne peut se concevoir sans les conditions de sécurité et de sûreté”, a dit Mbengue, pour qui cet exercice a montré que les autorités sont sur “la bonne voie”.

Dès qu’il a été informé, M. Mbengue a saisi les autorités, avant de se rendre compte une fois sur les lieux, qu’il s’agissait d’un exercice de gestion de crise qui a été “extrêmement bien mené”. Les équipes en charge de la sûreté et sécurité de l’aéroport, ont “maîtrisé leur rôle” et se sont “bien comportés”, au point de “faire une surprise au ministre”, a-t-il rapporté.

Au-delà de l’exercice, les acteurs aéroportuaires doivent adopter au quotidien un “comportement de sûreté et de sécurité”, a dit le ministre, pour qui, “la menace qui pèse sur le monde aujourd’hui doit faire que chaque jour doit être un jour de veille”.  Il n’a pas manqué de prier que cet exercice ne reste qu’à l’état d’exercice.

ADI/ASG

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