SENEGAL-MUSIQUE
Bakel, 20 nov (APS) – L’artiste compositeur Ndéné Sy, plus connu sous le nom de ”Boy Killer”, vient de sortir une nouvelle mixtape dénommée “Setou” (Miroir, en français), un projet de cinq titres reflétant le quotidien de l’artiste et les problèmes d’insertion rencontrés par les jeunes en général.
Sortie officiellement le 31 octobre dernier, cette œuvre est composée de titres qui évoquent la vision du rappeur sur son art et la question de l’emploi des jeunes principalement.
“Setou, c’est un projet qui me tient à cœur, c’est le reflet de ma personne et de la société. Avec Setou, je suis à ma quatrième mixtape en attendant l’album”, a déclaré à l’APS le rappeur de 28 ans, qui rend également hommage aux femmes dans sa nouvelle production, notamment celles rurales.
“Li daffa yémé”, “Borom Keur”, “Persocrate”, “Diabolique” et “Namounala” sont les titres développés dans cette compilation réalisée par l’artiste à l’aide de son propre studio de production “Bakel record music”.
“Li daffa yémé, c’est un son véridique qui parle de moi et de nombreux jeunes qui ont tout donné pour les études. J’ai eu le bac, j’ai un métier, mais avec les problèmes d’insertion des jeunes et de financement, c’est très difficile de trouver du boulot”, a clamé le technicien supérieur en maintenance d’agroéquipements.
Malgré ses nombreuses potentialités, le département de Bakel ne compte pas beaucoup d’entreprises pouvant accompagner les jeunes, diplômés pour la plupart, qui n’attendent qu’un signe, une petite opportunité, pour mettre leurs compétences au sein de leur localité.
“Après l’obtention de mon diplôme, j’avais voulu intégrer le monde professionnel, mais c’était sans compter avec les réalités de la zone. Et vu que je faisais déjà de la musique, j’ai décidé d’investir ce créneau pour gagner ma vie”, affirme celui qui a remporté le meilleur titre oriental de la zone sud-est en 2019.

“Avec ce succès, des organisations ont commencé à me contacter. Mes titres parlaient de questions d’environnement, de santé, d’éducation et de société à travers un ton plus musical qu’avant, pour mieux faire passer mon message”, relève ”Boy killer”.
Avec le titre “Namounala”, par exemple, l’artiste chante la nostalgie d’une personne, d’un environnement familial, d’un espace de travail, soulignant l’importance de vivre ensemble pour “rendre les relations beaucoup plus solides”.
“Le titre ‘Borom Keur’, je l’ai fait avec beaucoup d’émotion. C’est un hommage aux femmes, les socles de la famille. On les voit dans les activités génératrices de revenus, dans les champs, dans les marchés. Elles sont organisées, disponibles avec toujours cette volonté de nourrir la famille”, clame-t-il.
L’artiste appelle ses camarades jeunes et artistes à saisir les opportunités présentes dans le département de Bakel pour sortir cette zone du dénuement.
AND/ABD/HB/ASB/SBS/BK

