Dakar, 16 jan (APS) – Le rejet de la politique française en Afrique est davantage lié à des ‘’incompréhensions persistantes’’ entre la jeunesse africaine et un mode de partenariat et de coopération jugé éculé qu’à un ‘’sentiment antifrançais’’, estime le directeur régional de Timbuktu Institute, Bakary Sambe. Le rejet suscité par la politique française en Afrique, contrairement à ce qu’en disent certains analystes, ne résulte pas d’un ‘’sentiment antifrançais’’, a laissé entendre l’universitaire sénégalais. Il faut plutôt parler d’‘’incompréhensions persistantes entre cette jeunesse africaine de plus en plus éduquée et informée et un mode de partenariat et de coopération qui ne correspond plus aux exigences de l’époque actuelle’’, a-t-il déclaré. ‘’C’est pourquoi cette jeunesse appelle à revoir les partenariats et les formes de coopération afin d’instaurer un partenariat gagnant-gagnant, comme le prônent certaines autorités, mais aussi pour obtenir une meilleure prise en considération des relations entre le Nord et le Sud’’, a souligné M. Sambe. Il intervenait à la présentation d’une étude intitulée ‘’Sahel-Afrique de l’Ouest : les coopérations sécuritaires et de développement à l’épreuve des perceptions locales’’. Ce rapport élaboré par 48 enquêteurs couvre le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et le Togo. Le directeur régional de Timbuktu Institute a insisté, par ailleurs, sur la nécessité pour les pays africains de réinventer leurs stratégies sécuritaires en renforçant la coopération régionale. Pour garantir une stabilité sécuritaire sur le continent, les pays africains se doivent d’adopter ‘’une stratégie adaptée, tout en consolidant la coopération régionale’’, affirme-t-il. ‘’Des controverses’’ Concernant la volonté du Burkina Faso, du Mali et du Niger de sortir de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Bakary Sambe préconise la mise en place d’accords bilatéraux. Le Sénégal, propose-t-il, ‘’peut jouer un rôle très important en devenant un hub en matière de coopération sécuritaire, grâce à ses écoles de formation, ses programmes de renforcement de capacités et les milliers d’officiers africains formés dans le pays’’. Il a signalé, s’agissant de la perception des présences militaires étrangères, que les tendances les plus négatives sont relevées au Niger et au Togo. En revanche, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les jugements sont plus modérés, selon Bakary Sambe. ‘’Au Sénégal, la question des présences militaires étrangères n’est pas un sujet de débat public majeur, contrairement à des pays comme le Niger, où le sujet suscite des controverses’’, a ajouté M. Sambe, fondateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique et enseignant-chercheur au Centre d’études des religions de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord). Ses recherches portent sur les réseaux transnationaux, l’islam dans les relations arabo-africaines, ainsi que la radicalisation et le militantisme islamique au Sahel. Expert des Nations unies, de l’Union européenne et de l’Union africaine, Bakary Sambe a participé à la création de la Cellule régionale de la lutte contre l’extrémisme du G5 au Sahel. BB/BK/ADL/ESF
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