Sédhiou : un CRD révèle des niveaux de prévalence élevés des maladies non transmissibles
Sédhiou : un CRD révèle des niveaux de prévalence élevés des maladies non transmissibles

SENEGAL-SANTE

Sédhiou, 13 sept (APS) – La région de Sédhiou (sud) a abrité un comité régional de développement (CRD) consacré à la restitution des résultats de l’enquête STEPS sur les maladies non transmissibles, un outil international censé aider les pays à mesurer les facteurs de risques des maladies non transmissibles (MNT), qui constituent un enjeu majeur de santé publique.

La rencontre présidée vendredi par l’adjoint du gouverneur chargé du développement, Ba Ousmane Danfakha, en présence du chef de division de lutte contre les MTN au ministère de la Santé et l’Hygiène publique, le docteur Malick Anne, a réuni les autorités administratives et sanitaires, des représentants des collectivités territoriales et des acteurs communautaires. Le but du CRD est d’identifier des réponses adaptées aux réalités locales.

Les données présentées révèlent que la région affiche des niveaux de prévalence préoccupants.

Parmi ces pathologies figure l’hypertension artérielle, qui a atteint un taux de prévalence 27 % à Sédhiou, un niveau proche du taux national de 28 %.

Concernant le diabète, le taux de prévalence est de 3,9 % dans la région, contre 4,2 % au niveau national.

Le tabagisme concerne 12 % de la population de la Sédhiou, soit le double du taux national estimé à 6 %, ainsi que les caries dentaires avec un taux de prévalence de 75,5 % dans la région, contre 66,2 % au niveau national.

Par ailleurs, le cancer du col de l’utérus connaît une progression, alors qu’il existe des solutions de prévention, le dépistage de routine et la vaccination des jeunes filles de 9 à 14 ans, selon les professionnels de la santé.

Sédhiou : un CRD révèle des niveaux de prévalence élevés des maladies non transmissibles

Au-delà des statistiques, les experts soulignent que les MNT affectent beaucoup la santé des populations, dans les zones rurales surtout.

Les risques sont liés à plusieurs facteurs, notamment à l’âge, le sexe et les prédispositions génétiques.

À ces facteurs, il faut ajouter les facteurs modifiables, la mauvaise alimentation par exemple, selon certains participants au CRD.

Il s’agit de la consommation d’aliments trop sucrés ou salés, gras, etc. Sans compter le tabac, l’inactivité physique et la pollution de l’air.

De son côté, le docteur Malick Anne a estimé que le manque de connaissances de ces risques reste un obstacle majeur. D’où la nécessité d’intensifier la sensibilisation communautaire et d’intégrer la prévention des MNT dans les soins de santé primaires.

Il a rappelé que l’implication des collectivités locales est nécessaire pour promouvoir de nouvelles habitudes de consommation et la pratique régulière d’activités physiques.

Sédhiou : un CRD révèle des niveaux de prévalence élevés des maladies non transmissibles

‘’Les résultats sont préoccupants pour la région. La prévalence de certaines pathologies dépasse la moyenne nationale’’, a alerté Ba Ousmane Danfakha. Il préconise une mobilisation multisectorielle pour inverser la tendance.

M. Danfakha a insisté sur l’importance des modes de vie sains, le dépistage précoce et la prise en charge des cas détectés.

Pour une riposte efficace, l’adjoint du gouverneur a recommandé le renforcement de la communication communautaire, à travers notamment les places publiques, les radios locales, la formation et l’équipement des acteurs de santé. Une meilleure coordination entre les districts sanitaires et les hôpitaux est également nécessaire pour améliorer la prévention et la prise en charge.

Selon M. Danfakha, avec ce CRD, la région de Sédhiou entame une nouvelle étape de la lutte contre les maladies non transmissibles, qui constituent une cause majeure de mortalité évitable.

OB/ADC