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Sédhiou, 17 juin (APS) – Un atelier visant à lever les barrières freinant l’accès des femmes aux ressources dites essentielles, s’est ouvert mardi à Sédhiou (sud), sous l’égide du Comité d’appui et de soutien au développement économique et social (CASADES).
Cet atelier jugé stratégique, est le fruit d’un partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, en lien avec la question de l’autonomisation des femmes et de la gouvernance.
“Les femmes ont multiplié les efforts pour leur autonomie économique et sociale. Si des opportunités de financement existent, elles restent confrontées à des entraves majeures, notamment l’accès à la terre et aux ressources financières”, a déclaré le directeur exécutif du CASADES, Bassa Diawara.
En plus de cette entrave, la sous-représentation des femmes au sein des instances de décision constitue une barrière structurelle qu’il est impératif de surmonter, a-t-il ajouté.
Selon le directeur exécutif du CASADES, cet atelier a mis en lumière la nécessité d’un changement de paradigme, à travers une “approche proactive” destinée à accélérer l’autonomisation des femmes, plutôt que de compter sur un renforcement de ce processus par lui-même.
Bassa Diawara estime qu’une meilleure représentativité des femmes dans les sphères décisionnelles permettrait d’intégrer davantage leurs priorités dans les documents de planification, facilitant ainsi leur inclusion dans les mécanismes de développement.
Il a également rappelé que l’analyse des dynamiques actuelles a révélé plusieurs limites empêchant les femmes de profiter pleinement des opportunités existantes.
Malgré la mise en place d’institutions financières dédiées à l’accompagnement des femmes, ces dernières peinent à ressentir les bénéfices de ces structures, a-t-il fait constater.
En cause, selon M. Diawara, les critères d’accès au financement, souvent “trop rigides”, et les garanties exigées par les grandes banques.
Il a également mentionné que face à ces défis, il devient crucial que les femmes revoient leur stratégie en s’organisent en coopératives, en réseaux, ou en régimes adaptés.
A en croire le directeur exécutif du CASADES, cette approche permettrait de renforcer leur position face aux institutions financières et aux acteurs économiques, et de mieux négocier les conditions favorisant leur inclusion.
La première adjointe au maire de Sédhiou Abibatou Diallo a souligné, lors de son intervention, la volonté de cette commune de prendre en compte l’autonomisation des femmes dans son budget pour l’exercice 2026.
Selon elle, cette démarche s’inscrit dans une dynamique de gouvernance inclusive et vise à promouvoir un budget sensible au genre et aux personnes vivant avec un handicap.
En parallèle, des initiatives telles que l’installation de coopératives agricoles ouvrent des perspectives favorables pour l’accès des femmes à la terre, l’un des enjeux cruciaux de leur indépendance économique, a-t-elle expliqué.
Mame Diarra Camara, coordinatrice de la Coordination des femmes pour la paix et le développement (COFPAD), a salué l’opportunité offerte par cet atelier.
Selon elle, cette rencontre est une occasion essentielle pour renforcer les capacités des femmes en matière de plaidoyer, afin d’inverser les tendances actuelles et de défendre leurs droits avec plus d’impact et de cohésion.
Elle a dit que l’atelier organisé par CASADES et la Fondation Konrad Adenauer marquent “une étape significative” dans la quête d’une gouvernance “équitable et adaptée” aux besoins des femmes.
OB/HK/BK