Secteur extractif : un militant de la société civile propose de vulgariser le contenu local et de cartographier les opportunités des PME
Secteur extractif : un militant de la société civile propose de vulgariser le contenu local et de cartographier les opportunités des PME

SENEGAL-ECONOMIE

Dakar, 25 juin (APS) – Le secteur extractif sénégalais connaît “une forte évolution” depuis quelques années, mais elle se trouve confrontée au “paradoxe de l’abondance”, autrement dit, des chiffres d’affaires très importants pour certaines entreprises et des miettes pour d’autres, a relevé le militant de la société civile Abdoul Aziz Diop, en suggérant en même temps une vulgarisation de la loi sur le contenu local et la cartographie des opportunités pour les petites entreprises et industries dudit secteur.

Le comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) du Sénégal a publié récemment un rapport des activités extractives sénégalaises du premier semestre de 2024.

“Le secteur extractif a connu une forte évolution. Dans le premier rapport de l’ITIE publié en 2014, ses revenus s’élevaient à 46 milliards de francs CFA. Ils étaient de 380 milliards dans le rapport de l’ITIE pour l’année fiscale 2023”, a fait observer Abdoul Aziz Diop, un ancien président de la commission chargée de la communication du comité national ITIE du Sénégal.

“Le Sénégal vient d’entrer dans l’ère des hydrocarbures et vit le paradoxe de l’abondance : des entreprises font des chiffres d’affaires de plusieurs centaines de milliards de francs CFA, tandis que d’autres parties prenantes du secteur extractif n’y trouvent pas encore leur compte”, a signalé M. Diop, invité par l’APS à analyser le rapport publié par le comité national ITIE au titre du premier semestre de l’année 2024.

Essayer d’inverser la tendance

Le rapport fait état de redressements fiscaux concernant Sabodala Gold Operations, l’une des plus importantes compagnies minières exerçant des activités au Sénégal, une hausse de l’impôt sur les sociétés et le démarrage de la production d’hydrocarbures en 2024.

“Ce qui est intéressant dans le rapport annuel de 2023 et celui du premier semestre de 2024, c’est le contenu local : la fourniture de biens et services, les paiements aux fournisseurs et les transferts de technologies. En 2023, le contenu local a généré 1 967 milliards de francs CFA, à savoir 1 061 milliards pour les fournisseurs étrangers et 906 milliards pour les fournisseurs locaux”, a relevé Abdoul Aziz Diop, un ancien représentant de la société civile au sein du comité national ITIE du Sénégal.

Selon le rapport du premier semestre de 2024, le contenu local a généré 862 milliards : 520 milliards pour les fournisseurs étrangers et 342 milliards pour les locaux.

“On remarque que le contenu local génère beaucoup de revenus pour le budget de l’État. Au premier semestre de l’année dernière, 225 milliards de francs CFA tirés de l’industrie minière ont été injectés dans le budget de l’État. En tout, le contenu local a généré presque quatre fois plus que ces 225 milliards”, a signalé M. Diop.

Il faut fournir aux PME toute la cartographie des opportunités  

“Ce qu’il faut tirer de tout cela en termes d’enseignements, c’est d’essayer d’inverser la tendance. En faisant quoi ? En faisant en sorte que la plus grosse part du contenu local revienne aux fournisseurs locaux. Pour y arriver, il faudrait commencer par vulgariser la loi sur le contenu local en donnant aux entreprises locales toutes les informations dont elles ont besoin”, suggère-t-il.

Parlant encore des petites et moyennes entreprises ou industries du secteur extractif, Abdoul Aziz Diop pense qu'”il faut aussi leur fournir toute la cartographie des opportunités” offertes par le contenu local, c’est-à-dire les activités minières (production, main-d’œuvre, etc.) réservées aux entreprises locales.

“Que l’État soutienne davantage le secteur privé national, les petites et moyennes entreprises ou industries, celles qui sont dans les zones d’exploitation notamment, en leur fournissant des services de mise à niveau et de formalisation. Cela leur permettra de capter toutes les opportunités du contenu local, de créer des richesses et des emplois au profit des Sénégalais et des communautés impactées par les activités du secteur extractif”, recommande M. Diop.

“Concernant le contenu local, il faut, en plus de l’accès à l’information et de la cartographie des opportunités, faciliter l’accès aux financements, la mise à niveau des entreprises et la formalisation des groupements d’intérêt économique, des petites et moyennes entreprises ou industries”, a-t-il ajouté.

ESF/BK

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