SENEGAL-UNIVERSITE-GENRE
Saint-Louis, 8 mai (APS) – Le projet ”Elevate-Her”, financé par l’Union européenne dans le cadre de son programme ”Erasmus’‘, envisage de créer un réseau des femmes universitaires dans toutes les universités du Sénégal, a-t-on appris de sa coordonnatrice, Sadio Ba Gningue.
‘’Les prochaines étapes du projet vont arriver, dont la création d’un réseau des femmes universitaires qui ne va pas seulement être au niveau de l’Université Gaston Berger (UGB), mais dans toutes les universités du Sénégal pour réunir les femmes’’, a précisé Mme Gningue dans un entretien avec l’APS.
Sadio Ba Gningue, également cheffe du département sociologie de l’UGB, ce réseau va les aider à pouvoir peser sur les décisions politiques, mais aussi à être un “espace de solidarité” entre les femmes.
Selon elle, ‘’cette initiative importante permet de poser la question de la place des femmes dans les carrières scientifiques, mais aussi dans la gestion de la productivité.
Pour l’universitaire, il se pose aujourd’hui la problématique du ‘’comment concilier le temps professionnel et le temps personnel ou familial’’ pour ces femmes.
Elle a noté que les femmes universitaires sont confrontées à des situations qui touchent les femmes et qui n’étaient pas visibles dans l’espace universitaire.
‘’De plus en plus des questions se posent, comme la maternité des étudiantes avec des enfants à charge dans le campus’’, a-t-elle relevé.
”Il faut trouver une solution pour la question de la garde pour ces filles, mais aussi pour le personnel administratif, pour les enseignants, les chercheurs, etc.’’, a plaidé la sociologue.
‘’Comment elles peuvent concilier les heures d’évaluation, de cours et aussi la garde de leurs enfants. Donc, ce sont des problèmes qui sont très liés, que le projet permet d’amorcer ensemble’’, a expliqué la coordinatrice de “Elevate-Her”.
Elle a souligné que ‘’les perspectives sont plus grandes” puisque le projet vise à mettre en place des plans de développement institutionnel pour les femmes, mais aussi des plans de développement individuel suivant leurs spécialités, leurs parcours, leurs choix de projet professionnel, entre autres.
‘’Donc, les perspectives sont nombreuses, elles peuvent être vraiment durables, mais vu le travail qui est engagé, je crois qu’on pourra l’amorcer petit à petit’’, a-t-elle souligné.
La prochaine étape consiste particulièrement pour l’UGB à réviser la Charte genre et équité, de manière à amener aussi les autorités à la signer pour offrir un cadre institutionnel qui prend en compte les femmes dans les espaces universitaires.
Ce projet a pour objectifs, entre autres, ‘’d’aider à promouvoir les carrières des femmes dans les espaces universitaires en les autonomisant’’, a expliqué Mme Gningue.
Évoquant le deuxième objectif de ce projet, elle a ajouté qu’il consiste à mettre en place une série d’activités pour permettre aux femmes de construire un leadership scientifique et féminin dans les espaces universitaires, tout en consolidant les solidarités entre les femmes’’.
Pour arriver à cette fin, dit-elle, le projet “Elevate Her” offre des formations qui sont reprises sous le modèle de la formation des formatrices’’.
Ainsi, selon elle, ‘’plusieurs femmes sont formées en vue d’en former d’autres, des jeunes chercheurs, comme des chercheurs seniors’’, notamment sur la gestion de projet de recherche.
Cela inclut également des membres du personnel administratif, des doctorants, des doctorantes, a-t-elle fait savoir, ajoutant que toutes les composantes féminines des universités sont concernées.
Le projet “Elevate-Her” est développé en partenariat avec l’université Jean Monnet (France), l’université Amadou Mahtar Mbow (Sénégal), l’université Iba Der Thiam (Sénégal), l’université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (Sénégal), l’université Alicante (Espagne) et l’association la Xixa (Espagne).
AMD/ADL/HK/ASB
