Dakar, 28 avril (APS) – Le président de la République, Macky Sall, s’est félicité vendredi du retour définitif dans leurs familles respectives de neuf Tirailleurs sénégalais et de la possibilité qui leur est offerte de continuer à percevoir l’intégralité de leur pension de retraite sans être contraints de séjourner au moins six mois par an en France, considérant que  c’est la réparation d’une injustice longtemps infligée aux anciens combattants.

”Après avoir servi dans l’armée française durant la guerre en Indochine et en Algérie, les neuf Tirailleurs, aujourd’hui âgés entre 85 et 96 ans, étaient jusqu’ici contraints de vivre en France au moins six mois dans l’année pour bénéficier de leur pension de retraite dans son intégralité”, a rappelé Macky Sall en recevant ces derniers au palais de la République.

Les ministres en charge respectivement des Affaires étrangères et des Forces armées, Aissata Tall Sall et Sidiki Kaba, ont pris part à la rencontre.

La cérémonie de réception a eu lieu en présence également des familles de ces anciens combattants, de la hiérarchie militaire et de l’ambassadeur de France au Sénégal, Phillipe Lalliot.

Le terme ”Tirailleurs sénégalais” fait référence à ce régiment instauré par le gouverneur Louis Faidherbe en 1852 pour incorporer des soldats issus des territoires des anciennes colonies françaises d’Afrique dans l’armée de la métropole.

Ces neufs anciens combattants issus de la dernière génération du régiment de Tirailleurs dissout en 1960, sont Yoro Diaw, Oumar Diémé, Maciré Sy, Mor Diop, Gorgui Mbodji, Younboussa Sonko, Daouda Faye Badji, Ousmane Sagna et Ndongo Dieng.

Ils ont tous été élevés au grade de la dignité de grand officier de l’Ordre national du Lion. Colonel de la gendarmerie, Gorgui Dieng, qui a plafonné les distinctions nationales, a été lui élevé dans la dignité de grand-croix de l’Ordre national du Lion.

”Au nom de la nation, j’ai tenu à vous élever au grade de la dignité de grand officier de l’Ordre national du Lion pour vous célébrer et récompenser votre sacrifice pour le Sénégal et la France”, a dit le chef de l’Etat.

Selon Macky Sall, ”ces anciens combattant, bien qu’honorés par la France, méritent tous les honneurs chez eux avec la dignité”.

Le président de la République a insisté sur la réparation d’une ”série d’injustices”, en rappelant notamment ”les pensions inégales” en fonction des nationalités et de la couleur de la peau et ”l’impossibilité” pour les Tirailleurs sénégalais de ”commander des troupes non indigènes”.

Macky Sall qui a rendu hommage aux neuf anciens combattants a parlé d’un ”devoir de mémoire” en faisant allusion aux morts durant les guerres en Algérie et en Indochine et le massacre de Tirailleurs au camp de Thiaroye, à Dakar.

Le chef de l’Etat a rappelé les contributions des Tirailleurs sénégalais dans les grandes guerres pour la libération de la France, en citant des propos du général de Gaule, qui relevait que ”l’Afrique fut le refuge de notre honneur et de notre indépendance”.

”Nous sommes fiers de vous, chers anciens”, a dit le président de la République en leur souhaitant ses meilleurs vœux de santé et de bien-être.

Les anciens combattants rappellent à la France sa dette due à l’Afrique

La démarche lente avec sa canne qui le sert d’appui, la poitrine bien garnie de décorations, Yoro Diaw garde encore la mémoire vive quand il s’agit de rappeler à l’assistance ses années passées en Indochine (1951-1955) et en Algérie (1958-1960) pour combattre dans les rangs de l’armée française.

Né en 1928 à Dagana (nord du Sénégal), Yoro Diaw, dont la famille a longtemps servi dans l’administration coloniale, a rappelé qu’il avait été incorporé en 1950.

”Le diom (honneur) a toujours été dans nos veines, partout où nous nous trouvons”, a dit l’ancien combattant, reversé dans l’armée sénégalaise naissante en 1960 après sa démission de l’armée française la même année.

De 1960 à 1969, il a été formateur à Dakar-Bango avant son détachement à l’Ecole des sous-officiers de Kaolack, s’est-il souvenu.

Evoquant son dernier entretien avec le président français Emmanuel macron, le 14 avril dernier, Yoro Diaw a insisté sur la dette que la France doit à ses anciennes colonies qui ont participé aux guerres de libération.

Il a toutefois reconnu que le Sénégal doit à la France ses premières écoles de formation d’infirmiers et d’enseignants.

SMD/ASG/BK

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