SENEGAL-SANTE
Dakar, 8 oct (APS) – Sur les 83% d’acteurs communautaires formés en Planification familiale (PF), seuls 17% l’ont été selon les normes nationales, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en collaboration avec le Centre africain de recherche pour la population et la santé (APHRC, en anglais).
L’étude qui a porté sur l’offre en planification familiale et santé maternelle, néonatale et infantile, a été présentée, mercredi, à Dakarà l’ouverture de l’atelier national de validation de l’évaluation de l’offre en planification familiale et Santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) qui se tient du 8 au 10 octobre, à Dakar.
‘’Au niveau communautaire, les agents de santé communautaire (ASC) jouent un rôle important mais limité. Bien que 83% aient été formés en PF, seuls 17% l’ont été selon les normes nationales’’, a déclaré Dr Cheikh Mbacké Faye, directeur pays du Centre africain de recherche pour la population et la santé.
Selon Dr Faye, leur connaissance de la contraception, des soins prénatals et postnatals, des accouchements, est globalement ‘’faible’’.
‘’Moins de la moitié connaissent les indicateurs d’alerte ou les bonnes pratiques en cas de complications. En matière de disponibilité des outils, seulement 52,1% des ASC disposent d’un appui matériel, mais la majorité de ceux qui en disposent (94,4%) les utilisent de manière effective’’, a dit le chercheur.
Il rappelle que ‘’le taux de prévalence contraceptive moderne est demeuré stable à 25% en 2023, bien en deça de l’objectif de 46% fixé pour 2028 et les besoins non satisfaits en PF s’élèvent à 19,1%’’.
Dans le résumé de l’étude, il est indiqué que l’offre de méthodes contraceptives varie selon le type et le niveau des structures.
‘’Les implants (90,6%), les injectables (80,7%), et les pilules (76,6%) sont les plus fréquemment disponibles quotidiennement et les Dispositifs intra-utérins (DIU) dans 65,1% des structures. En revanche, les méthodes permanentes (stérilisation masculine et féminine) sont quasi inexistantes en dehors des Établissements publics de santé (EPS)’’, a révélé l’étude.
Le présent rapport sur la PF montre des défis structurels, logistiques et humains persistants. “Les centres de santé offrent la gamme la plus diversifiée, alors que les postes de santé se limitent aux services de base pendant que les cases de santé ne disposent que d’un éventail très restreint selon le protocole national’’, note le rapport.
L’étude précise également que les pharmacies privées présentent une “excellente disponibilité” des préservatifs masculins (93,4%) et des pilules d’urgence (85,8%), mais sont affectées par des ruptures régulières en pilules contraceptives (72,1%).
Le document indique que ‘’la majorité des pharmacies se concentrent sur la vente, avec très peu de services de conseil ou d’orientation offerts aux clients’’.
‘’Sur le plan des ressources humaines, l’implication des sages-femmes est marquée dans les méthodes hormonales de courte et longue durée. Les infirmiers interviennent principalement sur les injectables.
Les médecins généralistes sont peu impliqués, tandis que les gynécologues concentrent leur activité sur les méthodes telles que le DIU et les injectables’’, a analysé le rapport.
L’échantillonnage de cette étude a porté sur 61 cliniques, 197 pharmacies 169 cases de santé et 790 clients.
NSS/SKS/HK/ADL

