Dakar, 26 déc (APS) – La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) a plaidé, jeudi, à Dakar, pour l’adoption d’une loi pour la protection des acteurs de ces associations et la dépénalisation des infractions liées à l’exercice de leurs activités.

‘’Nous demandons que la loi de protection des défenseurs des droits humains soit adoptée, afin que les infractions auxquelles ces acteurs sont exposés soient dépénalisées’’, a déclaré Seydi Gassama, directeur d’Amnesty international Sénégal et président de la COSEDDH.

Il s’exprimait en marge du lancement du rapport de la COSEDDH intitulé : ‘’Défenseurs des droits humains en état de précarité : De la nécessité d’une loi de protection’’.

‘’Les défenseurs des droits humains prennent le risque de tomber sous le coup d’infractions telles que la diffusion de fausses nouvelles, la diffamation et les troubles à l’ordre public’’, a déploré Seydi Gassama, réitérant son appel à ‘’ la dépénalisation de ces infractions’’.

Le président de la COSEDDH a ainsi appelé l’État du Sénégal à aller dans ce sens pour qu’une personne accusée de telles infractions puisse être poursuivie au civil et condamnée à payer des dommages et intérêts, plutôt qu’à subir des sanctions pénales.

Selon lui, protéger les défenseurs des droits humains revient à protéger l’espace civique, la liberté d’expression, la liberté d’association et les droits fondamentaux de l’Homme.

Le PM et le ministre de la Justice favorables à cette loi, selon Seydi Gassama

Seydi Gassama a par ailleurs indiqué que l’avant-projet de la loi pour la protection des défenseurs des droits humains et la dépénalisation des infractions commises dans l’exercice de leurs activités a été soumis à l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, et au ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui ‘’sont tous deux favorables à son adoption’’.

‘’Nous allons intensifier le plaidoyer auprès de la nouvelle législature pour que cette loi soit votée avant la fin du premier trimestre de 2025’’, a-t-il indiqué.

Dans son rapport, le COSEDDH a rappelé que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et la République démocratique du Congo ont déjà adopté des lois protégeant les défenseurs des droits humains.

Son auteur, Sylla Sow, membre de la COSEDDH, a souligné que le document met en lumière la précarité des défenseurs des droits humains.

‘’Celle-ci porte essentiellement sur des atteintes à la liberté d’association, d’opinion, de presse et de réunion, particulièrement observées entre 2021 et 2024’’, coïncidant avec la longue période pré-électorale marquée par de violents troubles sociaux politiques, qui ont secoué le Sénégal, a précisé l’enseignant-chercheur.

BB/ABB/OID

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