SENEGAL-SANTE
Dakar, 24 fev (APS) – La Directrice nationale de Special Olympics Sénégal, une organisation œuvrant pour l’inclusion par le sport des enfants, adolescents et adultes ayant une déficience intellectuelle, a plaidé pour la prise en compte de ce handicap dans la définition des politiques publiques.
‘’Il faut tout un plateau médical pour arriver à prendre en charge l’enfant qui a un handicap intellectuel pour qu’il puisse évoluer de manière harmonieuse, plutôt que l’environnement s’adapte à lui et qu’il puisse également aller à l’école et interagir de manière positive avec son environnement. D’où la nécessité d’inclure la déficience intellectuelle dans les politiques de santé, d’éducation et de sport’’, a déclaré Raja Djoury.
Elle intervenait, lundi, lors d’un atelier d’échanges avec l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).
‘’Il faut qu’on puisse poser un diagnostic en disant que cet enfant a soit une trisomie 21, ça se fait de manière commune, ou alors qu’il a des troubles autistiques. Là, ça demande vraiment des investigations beaucoup plus poussées avec des spécialistes. Une fois que le diagnostic est posé, la prise en charge sera faite par des spécialistes, des neuropédiatres ou des neurologues, des orthophonistes’’, a expliqué Mme Djoury.
Selon elle, la déficience intellectuelle est le parent pauvre de la prise en charge du handicap.
Concernant la déficience intellectuelle, ”il n’y a qu’un seul centre public, tous les autres centres sont privés et sont majoritairement concentrés à Dakar’’, a relevé la Directrice de Special Olympics Sénégal.
Au-delà de l’insuffisance de structures adaptées, les personnes ayant une déficience intellectuelle font face au poids de la société marqué par une inacceptation de cette couche vulnérable, a encore déploré Raja Djoury.
‘’Les barrières sont nombreuses. Il y a déjà le regard de l’autre, qui est une première barrière. Il y a l’acceptation, parce que ce n’est pas toutes les familles qui ont la capacité d’accepter le handicap de leur enfant. Donc cette barrière est à lever au sein de la famille. Il y a également la barrière de la stigmatisation. Il y a la barrière de la scolarisation’’, a expliqué Mme Djoura.
A cela s’ajoute également la barrière de la communication. ‘’Souvent, il y a des difficultés à communiquer. Donc les barrières sont nombreuses, et nous à Special Olympics, nous essayons de capaciter l’enfant, mais également de capaciter la famille, d’accompagner la famille, pour qu’elle soit un levier sur lequel l’enfant peut s’appuyer pour vraiment éclore’’, a dit sa directrice.
Face à ces contraintes, Special Olympics Sénégal a choisi le sport pour aider ces enfants souffrant d’un handicap intellectuel.
‘’Nous savons tous quels sont les bienfaits du sport sur la personne, en termes de socialisation, en termes d’amélioration de la santé’’, a fait valoir Raja Doury, soulignant qu’au-delà du sport, un programme médical comportant un programme de consultation médicale et un programme de santé communautaire, est mis en oeuvre au profit de la cible.
‘’Nous avons dans notre base de données plus de 3000 enfants, jeunes et adultes, qui sont sur Dakar, mais également à l’intérieur du Sénégal. Nous sommes présents dans le nord, dans le sud et au centre’’, a conclu Raja Djoury.
Selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 3% de la population sénégalaise souffre de déficience intellectuelle.
NSS/OID