SENEGAL-SECURITE-PREVENTION
Pikine, 17 juin (APS) – Le préfet du département de Pikine, Babacar Mbengue, a salué, mardi, la réussite d’un exercice grandeur nature de simulation d’incident industriel à la Société africaine de raffinage (SAR), marquant la toute première activation d’un plan particulier d’intervention (PPI) au Sénégal.
‘’Nous venons de terminer le premier exercice du genre au Sénégal ‘’, a déclaré M. Mbengue. Il a souligné que le département de Pikine, la SAR et l’équipe mobilisée sont des pionniers dans la mise en œuvre de ce dispositif de sécurité civile.
L’opération simulait une fuite de gaz suivie d’un départ de feu au sein de la sphère D-517 de la raffinerie.
Le sinistre fictif, détecté par un agent du service mouvement des produits, a déclenché l’activation du plan d’opération interne (POI) de l’entreprise. Face à l’ampleur du scénario et l’incapacité des équipes internes à maîtriser le feu, les sapeurs-pompiers sont intervenus, suivis par l’ensemble des services de secours et de sécurité.
Le préfet de Pikine a déclenché le PPI à 10h30, après un premier point de situation établi à 10h08 par le sous-préfet de Thiaroye faisant état de trois victimes. Le bilan simulé s’est aggravé à 12 victimes, dont neuf patients de l’hôpital psychiatrique incommodés par les émanations de gaz, justifiant la mise en place d’un poste médical avancé dirigé par le médecin-chef de district.
Une évacuation préventive de l’école élémentaire Ousmane Fall a également été simulée, mobilisant les bus de Dakar Dem Dikk pour transférer 185 élèves vers la Légion de la gendarmerie d’intervention (LGI° de Mbao. La police, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, Senelec, SEN’EAU, la Croix-Rouge, ainsi que les autorités sanitaires et municipales ont pris part à l’exercice.
Le préfet de Pikine a insisté sur la nécessité, pour chaque entreprise, à risque de disposer d’un POI fonctionnel, testé régulièrement.
‘’Ce n’est pas un rêve, c’est un objectif que nous devons atteindre ensemble ‘’, a-t-il souligné, plaidant pour une culture de la prévention et de la coordination interservices.
Il a exprimé sa gratitude envers toutes les parties prenantes, saluant notamment la SAR, les forces de sécurité, les sapeurs-pompiers, les élus locaux, les équipes médicales, les journalistes, ainsi que les populations riveraines.
Baba Dramé, le directeur de la réglementation environnementale et du contrôle, a insisté sur la dimension pédagogique et collaborative de l’exercice. ‘’Ce type d’installation, bien que stratégique, comporte des risques élevés. Il est de notre responsabilité d’anticiper et de préparer tous les acteurs à agir efficacement en cas d’urgence ‘’, a-t-il souligné.
Il a rappelé le drame de la SONACOS en 1992 pour illustrer les conséquences d’une mauvaise préparation aux catastrophes industrielles. ‘’Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est éviter qu’un tel scénario se reproduise‘’, a-t-il précisé.
Les autorités ont également interpellé les maires sur leur rôle dans l’aménagement du territoire.
‘’Il est impératif d’intégrer des périmètres de sécurité autour des installations classées dans les plans de lotissement ‘’, a indiqué M. Dramé, appelant à une meilleure coordination entre les collectivités et les services de l’Etat.
Le maire de la commune de Diamaguene-Sicap Mbao, Cheikh Alioune Bèye, a salué l’organisation d’un exercice de simulation de gestion de risques industriels dans sa commune, le qualifiant d’’’étape importante vers la souveraineté sécuritaire et énergétique du Sénégal‘’.
L’exercice visait à tester la coordination des réponses face à un scénario d’accident impliquant des hydrocarbures dans une zone industrielle à haut risque.
‘’Avec la montée en puissance de la SAR, qui raffine désormais le pétrole national [de Sangomar], et la perspective d’une industrialisation accrue dans le cadre de la Vision [Sénégal] 2050, la gestion des risques devient une priorité absolue ‘’, a ajouté le maire de la ville.
L’exercice a permis de mettre en œuvre deux dispositifs : le Plan d’opération interne (POI) de la SAR et, pour la première fois, le Plan particulier d’intervention (PPI), exigé depuis plus de 30 ans dans cette zone industrielle qualifiée de ‘’gaine-poudrière ‘’.
Le maire Cheikh Alioune Bèye a réaffirmé l’importance de ‘’développer des capacités pour réduire les vulnérabilités ‘’.
‘’Quand les capacités sont fortes, le risque devient gérable. C’est cela que nous avons expérimenté aujourd’hui‘’, a-t-il dit.
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