SENEGAL-SANTE
Dakar, 2 mai (APS) – Le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Professeur Alioune Thiongane, a annoncé, vendredi, que 4 millions 190 mille 100 moustiquaires imprégnées seront distribuées, dans huit régions du pays dans le cadre d’une campagne de distribution de masse, qui démarre le 13 mai prochain.
‘’C’est en tout 4 millions 190 mille 100 moustiquaires imprégnées d’insecticides qui vont être distribuées durant cette campagne de 15 jours dans huit régions cibles. Trente-quatre districts sur les 79 sont ciblés (…)’’, a-t-il déclaré.
Kolda, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Ziguinchor, Matam, Kaolack et Kaffrine sont les régions retenues à cet effet, a-t-il précisé.
Il animait une session d’orientation à l’intention de l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).
Cette session est organisée en prélude à la campagne de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides, prévue le 13 mai en Gambie.
‘’La population cible est estimée à 6 millions 717 mille 045, soit une moustiquaire pour deux personnes’’, a informé le coordonnateur du PNLP.
Cette campagne comprend trois phases : la mise en œuvre, le suivi-évaluation et la distribution.
“La durée de ces phases est de 15 jours avec 1645 sites de distribution aménagés’’, a expliqué Alioune Thiongane.
‘’Le choix de ces régions, pour en tout 30 districts, s’explique par la forte prévalence du paludisme avec plus de 15 cas pour 1000 habitants”, a-t-il expliqué.
Il indique que pour ces régions considérées comme des zones rouges, la prévalence peut dépasser les 700 cas. ‘’Dans ces zones, 70% de la population peuvent contracter le paludisme (…)’’, a-t-il relevé.
Selon lui, dans la zone dite verte, 5 cas sont enregistrés pour 1000 habitants.
Il a précisé que la distribution des MILDA sera menée dans 49 des 79 districts sanitaires que compte le Sénégal.
Il relève qu’’’il reste 30 districts pour passer au vert et atteindre l’élimination’’ du paludisme.
Il a rappelé que le centre et le nord du pays sont considérés comme une “zone intermédiaire”. Les cas enregistrés dans cette partie du pays sont compris entre 5 à 15 cas.
Le Pr Thiongane affirme que ‘’l’objectif ne sera atteint que si toutes les zones’’ deviennent vertes. Il a promis qu’il y aura des mesures spécifiques pour les zones dites “rouges”, à travers la “prévention” et la “prise en charge”. Ces mesures seront renforcées pour que l’ensemble de la population soit touchée, en sensibilisant sur l’importance de la moustiquaire.
Il a rappelé le caractère périodique de la campagne, menée sur une fréquence de trois ans. La distribution de routine était financée par l’USAID pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes.
‘’Ces moustiquaires existent dans tous les postes de santé, au niveau communautaire et au niveau des responsables des organisations communautaires de base (OCB)’’, a précisé le coordonnateur du PNLP.
‘’Pour les autres catégories d’âge, la moustiquaire est monnayée à 500 francs CFA’’, a-t-il ajouté.
Il informe que l’aspersion se fera avec un drone pour des raisons de précision et d’efficacité. Il s’agit d’une stratégie à coupler avec la distribution des moustiquaires.
”Une stratégie qui demande plus de moyens, mais nous sommes en train de voir comment la mettre en œuvre avec le plan d’accélération’’, a annoncé le coordonnateur du PNLP.
Le Pr Thiongane pense que l’élimination est possible mais nécessite tout de même des ressources financières.
Il a annoncé une audience avec le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, dans le but de lui soumettre ”un Plan Diomaye” pour la lutte contre le paludisme, ”une question cruciale à l’ère de la souveraineté”, selon lui.
”Il s’agit de voir comment faire pour ne plus dépendre de nos partenaires’’, a-t-il expliqué.
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