SENEGAL-PALESTINE-CULTURE
Dakar, 1er nov (APS) – Une quarantaine d’artistes sénégalais réunis au sein de la plateforme des arts visuels au Sénégal (PAVS) ont exprimé leur solidarité au peuple palestinien et plaidé pour la paix en Palestine, notamment dans la bande de Gaza, a constaté l’APS.
Réunis autour d’un workshop, des peintres, danseurs, slameurs, chanteurs ainsi que des écrivains ont développé le concept “Palette pour Gaza’’, une toile d’une longueur de 15 mètres sur 2,50 mètres.
La réalisation de cette œuvre a permis à chaque artiste d’exprimer “volontairement” sa solidarité et son soutien au peuple palestinien, a expliqué le président de la plateforme des arts visuels au Sénégal , l’artiste Viyé Diba.
”Cet engagement n’est pas nouveau. Les artistes sénégalais ont toujours été solidaire aux causes justes’’, a fait remarquer M. Diba.
Il rappelle qu’en 1987, un salon d’art contre l’Apartheid a été organisé sous l’égide de l’artiste El Hadji Sy où les artistes visuels avaient exigé la libération de Nelson Mandela qui est finalement sorti de prison le 11 février 1990 après 27 ans, 6 mois et 6 jours d’emprisonnement.
‘’On est sur un terrain où nous avons toujours su prendre nos responsabilités quand il le fallait et dénoncer l’injustice. Car le travail pour l’artiste est d’abord pour l’humanité, on ne travaille pas pour nos poches, car notre travail, c’est du sérieux’’, insisté le président de la plateforme des arts visuels au Sénégal.
“L’art est une question stratégique. Il y a un déclic général occasionné par cette manifestation et surtout cette énergie qui permet aux jeunes de prendre leur responsabilité, c’est important’’, a poursuivi Viyé Diba, précisant que le concept ”Palette pour Gaza” vient du journaliste et critique de cinéma Baba Diop.
La manifestation organisée au centre culturel régional de Blaise Senghor, ‘’lieu par excellence de la proximité de toutes les disciplines artistiques’’ accueille une dizaine d’artistes plasticiens, pinceau à la main, qui apportent leur touche à cette toile.
Les couleurs vert, rouge et noir de la Palestine se dégagent de l’œuvre. Des signes distinctifs, à l’image de ce réputé foulard de couleur noire et blanche, fait de carreaux, montre bien le sujet évoqué.
L’artiste peintre Adjo dessine la carte de la Palestine pour, dit-elle, ‘’rendre hommage à ce pays et appeler à une paix’’.
Mamadou Niang, plasticien autodidacte, montre dans son œuvre ”une femme qui représente un personnage moteur pour toute communauté et des enfants qui représentent l’avenir d’une nation’’.
Niang peint le portrait d’une jeune fille qui porte l’héritage de ce conflit avec le foulard de Yasser Arafat sur la tête, l’air triste. ”Elle (cette fille) ignore l’origine de cette guerre”, regrette l’artiste sénégalais.
”Une enfance qui doit être tendre, si elle a vécu dans un état de guerre, de destruction, il y a presque plus d’espoir. Du coup, notre message, est que va devenir cet enfant dans l’avenir ?’’, questionne l’artiste.
‘’Les artistes, par le médium qu’ils ont, qui est la peinture, expriment leur désapprobation face à cette histoire qui se passe sous leurs yeux. Et le monde, à la limite, complice et coupable laisse faire’’, a dénoncé pour sa part le peinte Zulu Mbaye.
FKS/MTN
