SENEGAL-MEDIAS
Dakar, 16 juin (APS) – Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a lancé, lundi, à Dakar, des consultations nationales en perspective de la conférence régionale de l’Unesco sur l’intégrité de l’information prévue à Praia (Cabo Verde) du 3 au 5 septembre 2025.
La Conférence régionale sur l’intégrité de l’information en Afrique de l’Ouest et au Sahel, initiée par l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), a pour objectif de ”relever les défis critiques de la gouvernance numérique, de l’accès à l’information, des compétences d’éducation aux médias pour naviguer dans l’écosystème de l‘information, ainsi que la collaboration des parties prenantes”.
Elle cherche à ”adopter des stratégies concrètes pour lutter contre la mésinformation et la désinformation, promouvoir la transparence des plateformes, la diligence raisonnable et la responsabilité dont elles doivent faire montre et renforcer la résilience de la population face aux contenus préjudiciables”.
Les consultations nationales initiées par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, en partenariat avec l’UNESCO et la GIZ (Agence de coopération internationale allemande pour le développement), vont durer deux jours.
Elles se veulent un plaidoyer ”sur les points saillants qui peuvent permettre de matérialiser la consécration de cette première stratégie régionale” permettant ”d’avoir une information fiable, vérifiée et des sources sûres’’, a déclaré Habibou Dia, directeur de la Communication du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, lors de la cérémonie d’ouverture.
Les enjeux sont, entre autres, sécuritaires, a souligné M. Dia, évoquant l’influence étrangère, les plateformes numériques ”vis-à-vis desquelles les États souverains n’ont aucune capacité de régulation et de veille”.
”De ce point de vue, il était plus que temps d’avoir cette première rencontre qui se tient (…) mais aussi le regard des experts des droits de l’homme, ce qui justifie la présence de la Commission nationale des droits de l’homme’’, a souligné M. Dia.
Par ailleurs, il a relevé que les problématiques liées à une bonne information commencent par l’identification des sources, l’identification des enjeux liés au financement des médias, aux propriétaires des médias, l’influence médiatique étrangère, mais aussi la régulation.
”Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une information fiable et sûre est gage de démocratie, de bonne gouvernance, de cohésion sociale. Le corollaire, c’est l’inverse, c’est-à-dire si les États n’arrivent pas aujourd’hui, avec un enjeu de montée d’insécurité dans la sous-région, surtout dans le Sahel, de terrorisme, mais aussi de limites liées à la capacité de gestion de la cohésion territoriale et nationale, il y va de la viabilité même de la stabilité de nos modèles démocratiques”, a soutenu Habibou Dia.
C’est pour cette raison qu’il estime qu’il est important d’anticiper sur tous ces points et au regard de la boussole que constituent les droits de l’homme, la liberté d’expression, de poursuivre l’élaboration de stratégies pouvant garantir “des informations fiables pour des sociétés démocratiques et des sociétés libres”.
CMS/OID/HK