Dakar, 7 fév (APS) – Le programme de l’Agence panafricaine de la grande Muraille verte (APGMV), constitue ‘’une réponse concrète aux défis migratoires et socio-économiques » des Etats membres, a déclaré vendredi à Dakar,  le Premier ministre, Ousmane Sonko.

‘’Ce programme représente, dans un Sahel confronté à une croissance démographique rapide et une jeunesse en quête de perspectives durables, une réponse concrète aux défis migratoires et socio-économiques qui nous interpellent’’, a dit le Premier ministre.

Il s’exprimait ainsi à l’ouverture officielle de la session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte (APGMV), co-organisée par le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. Cette réunion est essentiellement consacrée à la validation de l’audit institutionnel, organisationnel et technique de l’APGMV et des structures nationales.

Il a indiqué que l’APGMV vise dans le cadre de son programme ‘’à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées dans les 11 pays membres, assurer la séquestration de 250 millions de tonnes de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici 2030’’.

Il a souligné que la grande Muraille verte (GMV) est ‘’une des premières initiatives internationales sur l’environnement et la gestion des terres’’, approuvée par l’Union africaine en 2007. Elle rassemble des pays africains et des partenaires internationaux et est conçue pour lutter contre les effets du changement climatique et la désertification en Afrique, a-t-il ajouté.

Il estime que ce programme est d’autant plus important que dans les pays concernés, la dégradation des sols entraîne une régression annuelle de près de 3% de la production agricole. ‘’Ce qui compromet la sécurité alimentaire et accroît la vulnérabilité des populations, en particulier dans les zones rurales’’, fait-il remarquer.

Ousmane Sonko a indiqué que pour permettre à l’APGMV d’atteindre ses ambitions, ‘’il est impératif de redéfinir ses missions’’.

‘’Elle doit être adossée à une structure capable non seulement de coordonner, mais également d’orienter, de rechercher des financements, d’assurer le suivi-évaluation des résultats attendus et de renforcer au besoin les capacités d’intervention des agences nationales afin d’atteindre les objectifs’’, a expliqué  le chef du gouvernement sénégalais.

S’adressant aux ministres de l’Environnement de la Mauritanie, du Mali, du Nigeria et du Sénégal, présents à cette session, il leur a demandé d’être des interprètes auprès des chefs d’État et chefs de gouvernement sur ‘’les maux qui gangrènent aujourd’hui le bon fonctionnement de l’agence’’.

Parmi ces maux, il a principalement cité ‘’l’insuffisance en ressources humaines qui découle d’un mécanisme de financement défaillant et dont le premier facteur est lié au fait que les États ne sont pas à jour de leurs cotisations’’.

A ce sujet, il a souligné que d’après ses informations, ‘’seule la Mauritanie est aujourd’hui à jour de ses cotisations. Nous lui en félicitons’’. ‘’Le Sénégal, mon pays, est en retard d’une cotisation. Je crois et je peux m’engager ici au nom du gouvernement que cet arriéré sera épongé dans les plus brefs délais’’, a-t-il assuré.

Concernant les défis institutionnels et organisationnels relevés par l’audit de l’APGMV, il a pointé du doigt l’irrégularité des réunions statutaires de la conférence des présidents qui ne s’est plus tenue depuis 2022.  ‘’Ceci, a-t-il déploré, a eu comme conséquence la continuité de la présidence nigériane alors que le témoin devait être passé au Mali depuis 2023’’. `

 Face à cette situation, Ousmane Sonko estime que ‘’l’urgence est de travailler à régler rapidement toutes ces questions qui ne relèvent que de la volonté des États’’.

‘’J’insiste sur cela, parce que c’est l’un de nos problèmes ici en Afrique, particulièrement. Nous ne devons pas continuer à fonctionner selon les mêmes canaux, c’est-à-dire faire en un mois ce qui aurait dû être fait en un jour’’, a-t-il fait valoir.

L’Agence panafricaine de la grande Muraille verte (APGMV) a été créée le 17 juin 2010 à N’Djamena au Tchad, sous l’égide de l’Union africaine et de la CEN-SAD.

Projet phare de l’Union africaine, la grande Muraille verte est une initiative qui vise à réhabiliter les écosystèmes dégradés, promouvoir une agriculture durable, renforcer la résilience des écosystèmes et des communautés et lutter efficacement contre les effets négatifs de la désertification et du changement climatique.

Ouvert mercredi à Dakar, ce sommet a enregistré du 5 au 7 février une réunion d’experts chargés d’examiner les conclusions et recommandations de l’audit institutionnel et organisationnel de l’Agence panafricaine de la grande Muraille verte et des structures nationales.

La réunion du Conseil des ministres de l’Agence panafricaine de la grande muraille verte, tenue ce vendredi, sous la présidence du Premier sénégalais, Ousmane Sonko, a clôturé  les travaux de cette rencontre.

MT/AB/ASG

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