Dakar, 26 mai (APS) – Le président du Mouvement des entreprises du Sénégal (MEDS), Mbagnick Diop, analysant les faiblesses du secteur privé de son pays, est d’avis que ‘’les Sénégalais n’ont pas été outillés pour devenir des capitaines d’industrie’’.

‘’Les Sénégalais n’ont pas été outillés pour devenir des capitaines d’industrie’’, a soutenu M. Diop, invité de la rédaction de l’APS.

C’est le contraire des Ivoiriens qui, selon lui, ont été encouragés par le premier président de leur pays, Félix Houphouët-Boigny (1905-1993), à développer des entreprises privées.

Prospère homme d’affaires, le défunt dirigeant ivoirien a très tôt poussé ses compatriotes à se lancer dans l’initiative privée, a dit Mbagnick Diop, ajoutant que le premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor (1906-2001), n’a pas fait la même chose.

Malgré la longue crise politique qu’elle a connue de 2000 à 2010, l’économie ivoirienne est restée debout grâce à l’idée qu’a eu le premier chef d’Etat du pays de développer le secteur privé local, a poursuivi le président du MEDS.

‘’Nous ne faisons qu’importer. J’ai peur quand j’entends les données des douanes’’, a dit Mbagnick Diop en parlant des importantes recettes douanières tirées des importations sénégalaises. ‘’Il faut inverser cette tendance’’, a-t-il lancé.

Les dirigeants des pays industrialisés se déplacent souvent à l’étranger accompagnés de chefs d’entreprise, a-t-il ajouté en donnant les exemples des présidents de la Chine, des Etats-Unis d’Amérique et de la France.

Les entrepreneurs prenant part aux voyages de ces leaders politiques signent d’importants contrats avec les pays de leur destination, a dit Mbagnick Diop, déplorant le fait que les dirigeants sénégalais ne font pas de même.

Si des entrepreneurs marocains se sont bien implantés dans l’économie sénégalaise, ils le doivent à un ‘’capitaine’’, le roi du Maroc, Mohammed VI, a-t-il affirmé.

En demandant aux dirigeants sénégalais d’avoir la même attitude, ‘’on ne quémande pas’’, a précisé M. Diop, laissant entendre qu’il s’agit d’intérêt national.

‘’On a besoin non seulement de produire mais de transformer et d’exporter aussi. Il faut faire en sorte que l’autosuffisance soit une réalité. S’agissant du consommer local, il y a un travail de longue haleine à faire en direction des populations pour que notre production soit consommée par nous-mêmes’’, a répondu le président du MEDS à la question de savoir quel rôle peut jouer le secteur privé sénégalais dans la politique de sécurité alimentaire menée par les pouvoirs publics.

‘’Il fait de son mieux pour que nous soyons de vrais transformateurs’’, a-t-il ajouté en parlant du président de la République, Macky Sall.

ESF/OID/ASG/MTN

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