SENEGAL-AFRIQUE-ENERGIE
Diamniadio, 10 déc (APS) – La lutte contre la pauvreté énergétique relève d’un impératif moral, lié au fait que près d’un milliard de personnes utilisent encore la biomasse traditionnelle pour la cuisine, pendant que plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, a soutenu le président du Forum des pays exportateurs de gaz.
Selon Mohamad Hamel, au regard de cette situation, la lutte contre la pauvreté énergétique n’est pas seulement un objectif de développement mais relève aussi d’un impératif moral.
Il intervenait à l’ouverture du quatrième sommet MSGBG Oil Gas Power 2025, mardi, au Centre international de conférence Abdou-Diouf de Diamniadio, en présence notamment du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Les ministres en charge des ressources naturelles des pays du MSGBC (Mauritanie, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée-Conakry) étaient également présents à cette cérémonie, de même que des représentants des organisations panafricaines du secteur de l’énergie.
L’utilisation de la biomasse traditionnelle pour la cuisine et le déficit persistant dans l’accès à l’énergie sur le continent africain se traduisent par “des conséquences sanitaires, environnementales et économiques sévères”, selon Mohamad Hamel a souligné que cette situation.
Il a rappelé que l’Afrique, avec 1,5 milliard d’habitants, représente la population la plus jeune et la plus dynamique au monde, alors que des projections tablent sur près de 2,5 milliards d’ici 2050, soit un milliard de plus.
“Cette dynamique démographique offre une opportunité exceptionnelle, à condition qu’elle soit accompagnée d’une expansion audacieuse de l’offre énergétique”, a-t-il souligné.
“La consommation énergétique de l’Afrique doit tripler d’ici 2050 pour permettre la réalisation du potentiel économique et humain du continent”, a-t-il dit. Mohamed Hamel a toutefois ajouté que “cela implique de mobiliser toutes les ressources disponibles, avec le gaz naturel comme pilier majeur”.
Avec 9 % des réserves prouvées mondiales de gaz naturel, l’Afrique dispose d’un “potentiel immense”, a-t-il dit, ajoutant que le Forum qu’il dirige prévoit que la demande africaine en gaz va croitre trois fois plus vite que la moyenne mondiale, pour atteindre près de 400 milliards de mètres cubes d’ici 2050.
Mais les ressources seules ne suffisent pas pour transformer le potentiel de l’Afrique en prospérité, a-t-il poursuivi, évoquant un besoin d’investissements “massifs et rapides” sur le continent, mais aussi des cadres politiques et réglementaires stables, d’innovation en matière de financement et d’infrastructures énergétiques modernes.
Il a également sur le travail à faire pour l’autonomisation de la jeunesse, à travers le contenu local, le transfert de technologies et le renforcement des capacités.
Il a assuré de l’engagement du Forum des pays exportateurs de gaz à renforcer sa coopération avec le Sénégal, la Mauritanie et l’ensemble des pays du MSGBC.
“Nous continuerons à soutenir le dialogue, la stabilité des marchés, l’analyse prospective, le renforcement des capacités, et à défendre fermement le droit souverain des pays à gérer leurs ressources gazières”, a-t-il dit.
Prévue pour deux jours, la quatrième édition du Forum sommet MSGBG Oil Gas Power porte sur les voies et moyens d’arriver à un avenir énergétique “juste prospère et équitable” sur le continent africain.
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