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Dakar, 21 mai (APS) – L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) demeure encore embryonnaire dans les banques centrales, a affirmé, mercredi, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean Claude Kassi Brou.
‘’L’utilisation de l’IA par les banques centrales reste encore certes embryonnaire. [Mais], nous sommes au début d’un long processus qui est déjà avancé dans d’autres secteurs d’activités’’, a-t-il déclaré.
Intervenant lors d’une conférence internationale organisée par la BCEAO à Dakar, il a relevé que ‘’plusieurs banques centrales s’y engagent déjà de manière résolue afin d’être des acteurs responsables de cette révolution qui se déroule à grande vitesse’’.
La conférence internationale de la BCEAO est placée sous le thème ‘’Intelligence artificielle : opportunités et défis pour les banques centrales’’.
M. Brou souligne que la rencontre vise ‘’à permettre aux banques centrales et aux participants de partager leurs expériences pertinentes et diverses afin d’enrichir leurs feuilles de route en matière de déploiement de l’intelligence artificielle au sein de leurs activités’’.
Selon lui, cette rencontre ‘’doit constituer un creuset d’échanges sur l’utilisation responsable de l’IA et les innovations y relatives dans le secteur bancaire et financier, particulièrement dans le cadre de l’émission des banques centrales et organes de régulation’’.
‘’Le secteur financier se doit de s’inscrire dans un large mouvement d’introduction de l’IA dans ses activités’’, a suggéré le gouverneur de la BCEAO. Il soutient qu’elle ouvre des perspectives exceptionnelles pour les institutions bancaires et financières.
Il a cependant rappelé que ‘’toute innovation comporte également des défis et des risques qu’il nous faut appréhender et contenir pour assurer son efficacité’’.
Il signale que ‘’la BCEAO a mis en place en juillet 2024 un comité de réflexion sur l’IA”. Il pense que l’avènement de cette technologie constitue une ‘’révolution qui change déjà en profondeur de nombreux domaines d’activités et affecte des pans entiers de la société’’.
Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Yvon Sana Bangui, a, quant à lui, insisté sur les défis à relever pour optimiser l’utilisation de l’IA.
‘’La gouvernance doit nous conduire aujourd’hui à disposer d’un référentiel pour assurer notamment la centralisation, mais aussi apporter le niveau de sécurité et de fiabilité nécessaire à ces données’’, a-t-il souligné.
Il suggère ‘’une démarche prudente, collaborative, un cadre réglementaire approprié’’ et ‘’un renforcement des capacités des acteurs et des équipes de l’autorité des marchés’’.
Le président de l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest africaine (AMF-UMOA), Badanam Patoki, s’est appesanti sur l’importance de l’IA et la voie à suivre pour son optimisation.
CS/HK/ASG