SENEGAL-TABASKI-SERMON
Thiès, 6 juin (APS) – L’imam Babacar Ngom a invité vendredi, lors de la prière de l’Aïd-el-adha, les musulmans à un retour aux sources authentiques de l’islam, pour mettre fin à la division ayant affaibli le monde musulman, tant au plan religieux que temporel.
L’imam Babacar Ngom dirigeait, au Terrain Tound-wi de la Cité Ousmane Ngom de Thiès, la prière de l’Aïd el-adha, communément appelée Tabaski, célébrée vendredi par une partie des musulmans sénégalais, avant la grande majorité qui la fête samedi.
L’imam Babacar Ngom a relevé, pour le déplorer, la division au sein du monde musulman, y compris au Sénégal.
Pour lui, cette division découle d’un “esprit partisan” qui fait que chaque communauté met son appartenance à une sensibilité donnée de l’islam au-dessus de l'”islam original”, qui n’a que deux sources : le Coran et la sounna du Prophète (PSL).
“Cela ne fait qu’affaiblir les musulmans et les empêcher d’atteindre le niveau de développement qui devait être le leur, tant au plan religieux que temporel”, a-t-il déploré.
“Si vous divergez sur une quelconque chose, reférez-vous à Allah et à son Prophète, si vous croyez en Allah et au jour dernier”, a-t-il dit, citant un verset coranique.
Les écoles juridiques islamiques ont été créées par des savants qui avaient donné leur compréhension des textes équivoques, a-t-il expliqué. Ce qui n’en faisait pas des références immuables.
Ces derniers comme l’imam Malick, à la tête de l’école malikite, la plus répandue au Sénégal, avaient toutefois “dégagé leurs responsabilités”, en demandant à leurs disciples de suivre tout ce qu’il jugeront plus conforme au Coran et à la sunna, a dit le religieux.
Pour lui, c’est en retournant aux sources authentiques de l’islam, que les musulmans seront reconciliés avec eux-mêmes. Pour ce faire, dit-il, toute autre vision doit s’éclipser devant des références sans équivoques provenant du Coran et de la Sunna.
Il a appelé à l’acceptation de la critique et mis en garde contre le “fanatisme”, qui amènerait une quelconque communauté à forcer une autre à épouser sa propre vision.
L’islam n’autorise personne à forcer quelqu’un à devenir musulman, encore moins à épouser sa propre interprétation des textes, a-t-il dit. “Pas de contrainte en religion”, dit le Livre Saint de l’islam, qui ajoute par ailleurs : “Quiconque veut, qu’il croie, quiconque veut qu’il mécroie”.
Toutefois, chacun assumera les conséquences de son choix , le jour du jugement, a-t-il averti.
ADI/ASG