Dakar, 29 mai (APS) – Les quotidiens de ce mercredi abordent largement la première journée des assises de la justice, dont les travaux ont démarré la veille au centre international de conférences Abdou-Diouf de Diamniadio (ouest).

“Début d’une lourde chirurgie esthétique pour… Dame justice” : Vox Populi utilise une métaphore médicale pour parler du démarrage de ces assises, une initiative du président Bassirou Diomaye Faye visant à réformer la justice.

“La finalité, dit M. Faye dans des propos rapportés par ce journal, [est de] baliser la voie pour une réforme pragmatique, afin que notre système judiciaire inspire davantage confiance au justiciable et préserve sa dignité.”

Le quotidien L’info parle bien d’une “séance d’exorcisme à Diamniadio”.

Le Quotidien précise, en rapportant à son tour des propos du président Faye, que “ce n’est pas une inquisition”.

“Dans son discours d’ouverture, le président de la République a appelé à des échanges ‘lucides, sereins, posés et apaisés’, pour une réforme pragmatique du système judiciaire”, note Le Soleil.

Cette publication, revenant sur le mot d’ouverture du chef de l’État, ajoute qu’il ne s’agit en aucun cas de “bâtir une ‘République des juges'”.

Le Soleil précise que les discussions au sein des commissions des assises de la justice se dérouleront du 28 mai au 4 juin.

“Huit jours pour convaincre”, affiche dans le même sens le quotidien L’As, selon lequel le chef de l’État “a voulu être clair sur le fait qu’il ne s’agit pas de faire le procès de ceux qui ont été jusque-là dépositaires de l’organisation et du fonctionnement de ce secteur”.

Libération et L’Observateur, à l’image de plusieurs autres publications quotidiennes d’ailleurs, se font l’écho d’autres déclarations du président Faye, sous la forme de précisions ou de mises en garde.

Une “guerre des ego”

D’abord un constat implacable : “Force est de reconnaître que notre système judiciaire a besoin d’une profonde refondation”, dit Bassirou Diomaye Faye dans des propos relayés par le quotidien Libération. Le président de la République précise ensuite, selon L’Observateur : “Gardons-nous [cependant] de vouloir bâtir une République des juges.”

Cela veut dire que la justice “restera sous le contrôle des politiciens”, retient Tribune.

“La justice à la barre”, fait observer le journal Les Échos sur sa une, Bès Bi Le jour affichant : “Assises pour une justice debout”.

“Les assises de toutes les attentes”, note Sud Quotidien en donnant la parole à plusieurs acteurs qui, pour la plupart, saluent la pertinence de l’initiative.

Le quotidien Kritik’, au risque de décevoir ou de passer pour un oiseau de mauvais augure, soutient que la “refonte de la justice sénégalaise” semble relever d’un vœu pieu.

“La montagne va-t-elle donc accoucher d’une souris ?” se demande-t-il.

“Malgré l’espoir et les fortes résolutions prises par le pouvoir pour corriger l’appareil judiciaire, le réformer puis l’adapter aux exigences de justice et d’équité, les chances sont encore infimes pour les acteurs”, écrit Kritik’.

WalfQuotidien déplace un peu l’intérêt des lecteurs vers la politique en parlant d’une “guerre des ego” entre le Pastef, dont les deux leaders sont au pouvoir, et la coalition Taxawu Sénégal de l’ancien maire de Dakar et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Khalifa Sall.

Autrefois “cordiales, les relations entre Pastef et Taxawu Sénégal ont progressivement viré au vinaigre, au fil des années”, analyse le même journal en ouvrant une fenêtre d’espoir : “Les prochaines élections législatives pourraient ouvrir la voie à un rapprochement entre les deux [organisations politiques].”

BK/ESF

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