Les multiples défis pour une amélioration du transport fluvial entre Sédhiou et Sandiniéri
Les multiples défis pour une amélioration du transport fluvial entre Sédhiou et Sandiniéri

SENEGAL-COLLECTIVITE-TRANSPORT

Par Oumar Baldé

Sédhiou, 24 mars (APS) – La traversée du fleuve Casamance, entre Sandiniéri et Sédhiou (sud), constitue un véritable dilemme pour les voyageurs. Entre la quête de rapidité offerte par les pirogues et la sécurité assurée par le bac, inquiétudes et débats jaillissent naturellement à propos de ces moyens de transport utilisés quotidiennement par les habitants de ces deux localités voisines.

Ce point de passage, essentiel pour les habitants et les commerçants, met en lumière des défis majeurs liés aux infrastructures fluviales. Mais, il souligne en même temps l’urgence d’améliorer les conditions de traversée pour répondre aux besoins croissants de la population.

Le bac reliant Sédhiou à Sandinieri, en service depuis très longtemps, met une demi-heure pour traverser le fleuve Casamance qui sépare les deux localités. Un temps de traversée bien plus long que celui des pirogues motorisées, qui font 8 à 10 minutes pour aller d’une rive à l’autre.

Cette lenteur, selon certains usagers, s’explique par l’ancienneté du bac ainsi que par son niveau de délabrement.

Le bac, autrefois un moyen de transport fiable, montre aujourd’hui des signes évidents de vieillesse. Ses traversées, jadis régulières et rapides, sont maintenant marquées par des retards fréquents, frustrant les usagers qui en dépendent pour leurs déplacements quotidiens.

”Ce bac est en service depuis bien trop longtemps sans être renouvelé par un nouveau moyen de transport plus confortable et plus sécurisé. Il n’est plus rapide”, déclare un habitant assis au bord du fleuve.

Face à cette situation, les piroguiers se sont engouffrés dans la brèche pour assurer le transport de passagers entre Sandiniéri et Sédhiou. Avec un tarif de 200 francs par passager, les pirogues peuvent transporter jusqu’à 20 passagers par rotation.

Elles font la navette entre les deux rives durant toute la journée, transportant non seulement des personnes, mais aussi des marchandises et des véhicules à deux roues.

‘’Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre la pirogue, c’est plus rapide que le bac‘’, explique un usager.

Cette traversée vers Sandinieri suscite certes des débats. Mais, pour de nombreux usagers, le bac reste une option plus fiable et sécurisée que les pirogues, malgré certaines contraintes.

Si les pirogues sont souvent choisies par défaut en raison de leur rapidité et de leur accessibilité, il reste que selon certains riverains, le bac offre une garantie de stabilité et réduit les risques liés aux traversées.

Cependant, face à l’absence d’alternatives modernes, les habitants se retrouvent souvent à faire un choix dicté par les circonstances plutôt que par leurs préférences.

Les mains chargées de bagages, un homme d’une cinquantaine d’années assure ne jamais tergiverser à propos du moyen de transport à choisir pour la traversée. ”Je préfère mille fois la pirogue au bac, tant pour la rapidité que pour l’économie du temps. Ce point de vue reflète le ressenti de certains usagers trouvés sur place”, dit-il.

À ses yeux, la simplicité et l’agilité de la pirogue offrent une alternative plus rapide et adaptée aux besoins des usagers, malgré les éventuels risques associés.

Vedette-ambulance pour l’évacuation des urgences vers Sédhiou

Un chapelet entre les doigts, El Hadji Cissé montre une vedette amarrée sur le fleuve. Cette vedette-ambulance flambant neuve est destinée certainement à l’évacuation des malades de Sandiniéri vers Sédhiou, dans le cadre du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA).

Selon lui, ce nouvel équipement vise à améliorer les services d’évacuation sanitaire d’urgence, renforçant ainsi l’accessibilité et l’efficacité des soins. Il ajoute que cet investissement reflète l’engagement des autorités à améliorer l’accès aux soins pour les populations vivant dans les zones enclavées, renforçant ainsi la résilience du système de santé local.

Malgré les conditions parfois précaires, la sécurité des passagers est une priorité pour les contrôleurs. Chaque passager doit être équipé d’un gilet de sauvetage pendant la traversée, une mesure rassurante pour ceux qui empruntent ce moyen de transport, même si elle n’est pas toujours correctement respectée.

 

‘’Les gilets de sauvetage sont indispensables pour garantir la sécurité de tous’’, déclare Dianké Maréna, un passager. Sur les lieux, les passagers sont enregistrés par des agents d’assistance à la sécurité de proximité (ASP), qui assurent la sécurité du quai et de la traversée.

A en croire certains, ces agents jouent un rôle clé dans l’organisation et la protection des usagers, garantissant ainsi des conditions sécurisées pour les opérations de transport fluvial, notamment pour le port de gilet, l’identification des passagers et le respect des instructions du préfet sur les heures de départs (8 heures) ainsi que les heures d’arrêt (18 heures). Selon eux, leur présence renforce la confiance des voyageurs face aux défis liés aux rotations quotidiennes des embarcations.

Plaidoyer pour une amélioration des infrastructures

Sur le plan économique, cette situation a créé des opportunités pour les jeunes de la région. Des dizaines de conducteurs de pirogues, âgés pour la plupart entre 35, 40 et 45 ans, gagnent leur vie grâce à cette activité, contribuant ainsi à l’économie locale.

‘’Je peux subvenir aux besoins de ma famille grâce aux revenus que je gagne en transportant les passagers’’, se réjouit Ansou Camara, un jeune piroguier d’une quarantaine d’années. ‘’Nous transportons des marchandises moins lourdes destinées à alimenter les boutiques et magasins situés du côté de Sandiniéri”, explique-t-il.

”Ces commerces, au nombre de plusieurs centaines, proposent des produits de grande consommation ainsi que du matériel de construction, répondant ainsi aux besoins essentiels des habitants de l’autre côté de la rive”, confi-t-il au journaliste de l’APS.

La situation évoquée par les usagers souligne la nécessité urgente d’améliorer les infrastructures de transport sur cette partie du fleuve Casamance.

Les usagers appellent les autorités à agir pour remplacer le bac ‘’obsolète’’ par un nouveau moyen de transport plus fiable et rapide. ‘’Il est temps que les autorités prennent des mesures pour améliorer ce service essentiel”, déclare Saidou Diallo, un passager à destination de Kolda via Tanaff.

Cette déclarations met en lumière les préoccupations des habitants quant à la nécessité d’améliorer les infrastructures de transport fluvial dans cette région.

OB/ADC/ASB/OID/ASG

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